Méric : quel est le profil de l'agresseur ?

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PORTRAIT - Esteban M., skinhead de 20 ans, a été mis en examen samedi.

A la suite de l'agression qui a coûté la vie au jeune militant d'extrême gauche Clément Méric, un skinhead de 20 ans, Esteban M., a été écroué et mis en examen samedi pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Qui est-il ? Europe1.fr dresse son portrait.  

Natif d'Espagne. Esteban M. est né en Espagne, à Cadix, le 4 décembre 1992. Et pour cause : si sa mère est française, son père est espagnol, indique Le Courrier Picard. Toute la famille s'est ensuite installée dans une commune rurale de l'Aisne, près de Château-Thierry, rapporte le journal local qui précise que Esteban M. a la nationalité française.

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Une jeunesse picarde sous influence. A Neuilly-Saint-Front, dans le petit village picard où la famille a élu domicile, le jeune Esteban M. et ses amis ne passaient déjà pas inaperçus. Crânes rasés, pantalons de treillis noir, rangers à lacets blancs et saluts nazis… la dégaine et les provocations du petit groupe choquaient certains habitants, rapporte Le Courrier picard. A la demande du maire, une enquête avait même été ouverte il y a trois ans par la gendarmerie locale. Selon Le Courrier picard, aucune suite judiciaire n'a été donnée. Les perquisitions des gendarmes ont permis de découvrir des objets ne laissant aucun doute quant à l’engagement néonazi des quatre jeunes. "Des drapeaux portant une croix gammée, le sigle SS et la Totenkopf (tête de mort) nazie sont découverts", indique le quotidien.

Un pur skin parisien. Monté à Paris, celui qui a abandonné ses études avant le bac décroche un job d'agent de sécurité. S'il vit à Saint-Ouen chez sa compagne, Katia, le jeune homme traîne beaucoup du côté de la rue de Javel, dans le 15ème arrondissement, où se situe le local du mouvement nationaliste révolutionnaire Troisième voie. Lors de sa garde à vue, il a reconnu être sympathisant du groupe radical mais a affirmé "n'avoir été encarté que 6 mois". Sa petite amie, Katia, a, elle, "reconnu être adhérente" de Troisième voie. Jusqu'à l'agression mortelle de mercredi dernier, Esteban M. n'avait jamais vraiment eu affaire à la police. Il n'était toutefois pas inconnu des autorités : en 2011, le jeune homme avait été contrôlé pour port d'armes prohibé.

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La thèse du guet-apens et la volonté de tuer écartées. Désormais principal suspect de la mort du jeune militant d'extrême gauche Clément Méric, Esteban M. n'est pas accusé d'avoir eu l'intention de tuer la victime lors de la rixe mortelle de mercredi soir. Le juge d'instruction n'a, en effet, pas suivi l'avis du parquet qui avait ouvert une information judiciaire pour "homicide volontaire". L'autopsie a démontré, selon le procureur, que ce sont bien les coups de poing portés à la victime, et non sa chute, qui sont la cause de la mort. Cependant, ni l'enquête, ni l'autopsie n'ont confirmé l'utilisation d'un poing américain par Esteban, comme le soutient un ami de Clément Méric. Esteban M. affirme "avoir frappé à mains nues" et donné "deux coups". Deux poings américains ont toutefois été retrouvés chez lui lors d'une perquisition. La police judiciaire a, par ailleurs, écarté la thèse du guet-apens, la présence des deux groupes impliqués, semblant "totalement fortuite".

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