Mediator : perquisition au ministère

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M.-A. B. avec AFP , modifié à
Une série de perquisitions ont eu lieu jeudi dans plusieurs administrations du secteur de la santé.

L'affaire du Mediator nous avait habitués aux perquisitions au siège du laboratoire Servier. Jeudi, c'est au ministère de la Santé et dans différentes administrations du même secteur que les policiers ont poursuivi leurs investigations. 

Pas de gardes à vue

A 10 heures, des enquêteurs de la Direction nationale d'investigations financières et fiscales (DNIFF)  de la police et de  l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (Oclaesp), ont débuté leur perquisition à la Direction générale de la Santé, le bâtiment du ministère situé dans le septième arrondissement de Paris. A la mi-journée,  une seconde était en cours à la Haute autorité de la Santé à Saint-Denis, au nord de la capitale.  La direction de la Sécurité sociale, également située dans les locaux du ministère,  devait, selon RTL, aussi être investie. En revanche, aucune garde à vue, selon plusieurs sources judiciaire et proche de l'enquête, n'était envisagée.

Au moins 500 morts

Commercialisé de 1976 à 2009, le Mediator, un médicament des laboratoires Servier destiné aux diabétiques en surpoids mais souvent prescrit comme coupe-faim, est à l'origine de l'un des plus gros scandales sanitaires français. Il aurait provoqué avant fin 2009 la mort d'au moins 500 personnes en 30 ans. D'autres estimations lui attribuent même 1.320 à 2.000 décès. Il a été retiré du marché en novembre 2009 en raison des risques cardiaques encourus par les patients.

Deux informations judiciaires

Deux informations judiciaires sont conduites à Paris depuis février 2011. La première pour tromperie et escroquerie dans laquelle le patron des laboratoires et six sociétés du groupe ont été mises en examen, la seconde pour "homicides et blessures involontaires". Des centaines de plaintes ont été déposées dans cette affaire.

Selon l'Association des victimes du médicament, environ 80% des quelque 500 dossiers d'indemnisation de victimes présumées du Mediator examinés jusqu'à présent par les experts mandatés par le ministère de la Santé ont été rejetés. Mais il en reste 7.000 à étudier, pour la plupart des dossiers plus lourds que les premiers étudiés.