Mediator : les victimes attendent toujours

Les experts indépendants qui doivent prendre en charge les dossiers des victimes du Mediator n'ont toujours pas été nommés.
Les experts indépendants qui doivent prendre en charge les dossiers des victimes du Mediator n'ont toujours pas été nommés. © MAXPPP
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Frédéric Frangeul et Guillaume Cahour , modifié à
L’Oniam peine à nommer des experts indépendants pour traiter les dossiers d’indemnisation.

Le Fonds d'indemnisations pour les victimes du Médiator avait été officiellement lancé le 1er septembre. Mais, plus de deux mois plus tard, aucun dossier n'a été traité. Et pour cause, les experts indépendants qui doivent prendre en charge les dossiers n'ont toujours pas été nommés. Et ce, alors que plus de 3.500 dossiers ont été déposés auprès de l’Office d’indemnisation des accidents médicaux (Oniam).

"Nous sommes actuellement dans l’impasse parce que l’Oniam n’arrive pas à trouver des experts qui n’aient absolument aucun lien avec les laboratoires Servier", explique à Europe 1 Christine Ravaz, avocate de 70 patients au micro d’Europe 1. "Tout est bloqué", déplore-t-elle, alors que "les indemnisations devaient intervenir dans les six mois d’après les promesses du ministre".

Bertrand annonces des nominations imminentes

Face à cette situation, Xavier Bertrand, ministre de la Santé, n’a pas tardé à réagir. Il a annoncé vendredi la nomination "dans les tout prochains jours" des membres du collège d'experts, à savoir huit titulaires et seize suppléants.  "J'assume totalement d'avoir pris un peu plus de temps de façon à continuer à travailler main dans la main avec les associations", a expliqué le ministre. "Je souhaitais qu'il n'y ait aucune réticence, aucune opposition à la moindre nomination", a-t-il précisé.

Reste que ce blocage illustre bien l’emprise du laboratoire pharmaceutique Servier, le premier dans l'Hexagone, sur le monde de la médecine en France. "C’est le premier laboratoire pharmaceutique français", rappelle Christine Ravaz. "Mais de là à soupçonner les experts de partialité, il y a un grand pas à franchir", tempère-t-elle.