Mediator : de "graves défaillances"

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avec agences , modifié à
Le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, le reconnaît pour la première fois dans une interview.

Une réunion en urgence samedi avec les principaux spécialistes de la question et une longue interview accordée auFigaropour son édition de lundi : Xavier Bertrand, jusqu’à présent prudent sur le dossier du Mediator, a décidé de passer à la vitesse supérieure. Pour la première fois, le ministre de la Santé reconnaît "de fortes présomptions de défaillances graves dans le fonctionnement de notre système du médicament".

Le Mediator, un médicament antidiabétique aussi utilisé comme coupe-faim, n’a été retiré du marché en France qu’en 2009. Pourtant, la première alerte des autorités sanitaires remonterait à 1998, selon plusieurs documents révélés par la presse au cours des derniers jours. Et plusieurs autres pays, notamment en Europe, avaient déjà décidé de l’interdire dans le passé.

Dans l'attente d'un rapport prévu mi-janvier

Au-delà des "fortes présomptions", Xavier Bertrand se garde cependant bien de porter des accusations plus précises alors que l’Inspection générale de la Santé doit rendre un rapport complet sur la question à la mi-janvier.

Mais il avertit : "il faut que toutes les parties soient auditionnées, et pas seulement l'administration. Nous devons avoir des informations de toutes parts, y compris des laboratoires Servier", qui a fabriqué ce médicament.

Xavier Bertrand se défend

Le nouveau ministre de la Santé en profite au passage pour mettre en avant sa rapidité à agir : "Je suis nommé le soir du dimanche 15 novembre au ministère de la Santé. Le lendemain, j'apprends que le Mediator aurait provoqué le décès d'au moins 500 personnes. Connaissant le monde de la santé et le rapport des Français avec les questions sanitaires, je demande immédiatement au directeur général de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé et à Didier Houssin, le directeur général de la santé, de venir me faire un point précis sur ce dossier", assure-t-il.

Dans l’immédiat, Xavier Bertrand ne formule qu’une seule proposition : "Pour l'avenir, je vais proposer que, lorsqu'un médicament est retiré du marché dans un pays dans le monde, que ce soit à la demande du laboratoire ou des agences sanitaires, tous les autres pays en soient systématiquement informés", indique-t-il.