C'est la première étude publiée sur le Mediator dans une revue scientifique internationale. Des chercheurs ont avancé jeudi les chiffres de 1.300 morts et 3.100 hospitalisations dues au médicament entre 1976 et 2009 en France.
Il s'agit vraisemblablement d'une "sous-estimation", a précisé le chercheur Mahmoud Zureik, coauteur de cette étude qui conforte des données préliminaires déjà évoquées. Fin 2010, avec l'épidémiologiste Agnès Fournier, le directeur de recherche de l'Inserm, ils avaient avancé une fourchette de 1.000 à 2.000 morts. Un chiffre jugé "pas du tout exagéré" par l'épidémiologiste Catherine Hill de l'Institut Gustave Roussy à Villejuif. De son côté, Agnès Fournier, jointe par Europe1, a pondéré le chiffre de 1.300 décès, évoquant une fourchette de 1.050 à 1.700 morts.
Les effets néfastes à la loupe
L'étude s'est penchée sur un des effets néfastes graves du Mediator, les atteintes des valves cardiaques ou valvulopathies à l'origine d'hospitalisations, d'opérations et de décès.
D'abord indiqué contre l'excès de graisses du sang, le médicament contenant du benfluorex a été indiqué comme traitement adjuvant chez les diabétiques en surpoids. Selon Le Figaro, le Mediator a été prescrit comme coupe-faim dans deux cas sur trois.
145 millions de boîtes ont été ainsi été vendues en France avant son retrait du marché en novembre 2009.
Plusieurs procédures judiciaires
La parution de cet article dans Pharmacoepidemiology & Drug Safety, est un élément de plus au dossier de l'affaire du coupe-faim des laboratoires Servier, déjà sous le coup de plusieurs procédures judiciaires.
Deux informations judiciaires ont été ouvertes à Paris, l'une pour "tromperie aggravée" et l'autre pour "blessures et homicides involontaires". Le premier procès du Mediator qui devait s'ouvrir le14 mai.