Mediator : Servier prêt à indemniser

Les laboratoires Servier se disent prêts à participer à un "fonds d'indemnisation" sur le Mediator
Les laboratoires Servier se disent prêts à participer à un "fonds d'indemnisation" sur le Mediator © MAXPPP
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avec AFP , modifié à
Les laboratoires se disent prêts à "participer à un fonds d’indemnisation" des victimes.

Les laboratoires Servier sont prêts à faire un geste en faveur des victimes du Mediator. Lundi, dans un communiqué, la société qui fabrique le médicament s’est dite prête à "participer à la mise en oeuvre d'un fonds d'indemnisation" des victimes du Mediator. Précisant qu’il acceptait d'y participer "dès à présent", le groupe pharmaceutique ne cite toutefois pas une seule fois, dans ce court communiqué, le nom de son médicament accusé d'avoir causé plusieurs centaines de décès en France en 33 ans.

Le communiqué répond en fait positivement à la demande formulée par les associations de défense des victimes du Mediator et l'UFC-Que Choisir. Elles avaient en effet réclamé mardi dernier la mise en place d’un tel fonds d’indemnisation et avaient demandé que Servier contribue à son financement.

Ce fonds "ne remet pas en cause la défense de leurs droits"

Mais les laboratoires Servier ont bien précisé, dans leur communiqué, que la mise en oeuvre de ce fonds d’indemnisation "ne remettait pas en cause la défense de leurs droits dans le cadre des procédures pénales et civiles en cours ou à venir". Accusé par l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) d’avoir "roulé dans la farine" les autorités sanitaires pour obtenir la mise sur le marché du Mediator, le groupe dément toujours ces allégations. L’avocat de Servier, Maître Hervé Temime avait déclaré sur Europe 1 qu’il était "fou" d’imaginer que le laboratoire ait pu pendant tant d’années vendre un produit qu’il savait dangereux ".

Xavier Bertrand pour utiliser un fonds existant

Le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, avait proposé mercredi aux associations de patients "l'utilisation d'un fonds existant, géré par exemple par l'Oniam (Office national d'indemnisation des accidents médicaux et des affections iatrogènes), qui permettrait d'accélérer, d'anticiper l'indemnisation". "Si vous mettez en place un fonds spécifique, il ne se passe rien pour les victimes concernées avant plusieurs mois", avait-il expliqué.

"Faussement prometteur" selon l'UFC-Que Choisir

L'association de défense des droits des consommateurs, l'UFC-Que Choisir, a réagi lundi au communqiué des laboratoires Servier. "On a l'impression d'avancer d'un pas avec ce communiqué, mais qu'and on y regarde de près, c'est extrêmement ambigu et faussement prometteur. J'attends de voir avant de saluer une déclaration aussi ambiguë pour ne pas dire incohérente", a estimé Alain Bazot, président de l'UFC-Que Choisir. "Je note que les laboratoires Servier se disent prêts à participer à la mise en oeuvre - et non au financement - d'un fonds d'indemnisation", poursuit-il, et en même temps Servier souligne qu'il ne remet pas en cause la défense de ses droits dans le cadre des procédures pénales et civiles.

Même scepticisme du côté de l'Association françaises des Diabétiques (AFD). "On ne peut être que satisfaits de cette déclaration d'intention, mais on va attendre, de voir derrière l'intention, le montant", a réagi Gérard Raymond, président de l'association.