Mediator : "Servier cherche à gagner du temps"

"Servier attend que les gens baissent les bras, arrêtent où ne soient plus là", estime une victime du Mediator.
"Servier attend que les gens baissent les bras, arrêtent où ne soient plus là", estime une victime du Mediator. © MAXPPP
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Frédéric Frangeul et Fabienne Le Moal , modifié à
TEMOIGNAGE -  Une victime fustige l’attitude du laboratoire face à la justice.

La justice tranchera le 14 décembre prochain. Mercredi, l'avocate du laboratoire Servier a remis entre les mains de la Cour de cassation l'avenir des procédures sur le Mediator, en lui demandant de les regrouper à Paris et d'annuler ainsi le procès prévu en mai à Nanterre. Une telle requête, si elle aboutissait, permettrait au laboratoire qui a conçu le Mediator d'échapper à un premier procès dès le mois de mai prochain à Nanterre.

Pour Gérard Billard, un ancien pompier qui a porté plainte avec l'association de consommateurs CLCV, le laboratoire pharmaceutique cherche avant tout à "gagner du temps". "Servier attend que les gens baissent les bras, arrêtent ou ne soient plus là", explique-t-il au micro d’Europe 1. Gérard Billard, lui, ne s’arrêtera pas : "j’irai jusqu’au bout. Je ne veux pas être le plus riche de mon cimetière", assène-t-il. 

"Je ne veux pas être le plus riche de mon cimetière" :

Gérard Billard a pris du Mediator durant six ans. "J’ai l’impression que ça m’a un peu gâché ma retraite et la fin de ma vie", confie-t-il. Il souhaite donc un procès du laboratoire Servier. Pour une raison simple : "J’aimerais que cette affaire puisse servir d’exemple, pour qu’à l’avenir, l’appât du gain des laboratoires de ce genre ne passe pas avant la vie et la santé des gens".