Mediator : 64 dossiers validés sur 836

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avec Reuters

Soixante-quatre avis favorables à l'indemnisation des victimes du Mediator ont été rendus par un collège d'experts sur un total de 836 dossiers examinés, a annoncé jeudi l'Office national d'indemnisation des accidents médicaux (Oniam).

Présenté comme un antidiabétique mais prescrit comme coupe-faim à des millions de personnes, le Mediator aurait fait entre 500 à 2.000 morts de 1976 à 2009 en France, selon plusieurs rapports officiels. Retiré du marché en 2009, il provoquait selon des expertises des valvulopathies, affections cardiaques mortelles.

Pour le président de l'Association des victimes de l'Isoméride et du Mediator (Avim), le docteur Dominique Courtois, le nombre de dossiers rejetés est "inacceptable". "On veut le réexamen de tous les dossiers qu'ils ont refusés, les premiers dossiers doivent être réétudiés avec le guide qu'ils viennent de mettre en place", a-t-il dit à Reuters, en référence au Guide méthodologique d'expertise sur pièces publié jeudi par le collège d'experts benfluorex.

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"On réclamait ce document à cor et à cri depuis un an et on l'a obtenu grâce aux associations et l'intervention de la ministre de la Santé Marisol Touraine", a-t-il dit. "Les membres du collège refusaient [des dossiers] sans nous expliquer pourquoi il refusaient et pourquoi ils acceptaient." Selon lui, 500 dossiers auraient pu être validés selon les critères contenus dans le guide. Pour l'heure, toutes les victimes dont les demandes ont été validées auraient accepté le montant des indemnisations proposées par Servier, compris entre 5.000 et 30.000 euros, a-t-il précisé.
     
Les victimes présumées s'inquiètent par ailleurs de la lenteur des procédures. Au 29 janvier, le collège avait étudié 836 dossiers sur les 7.734 cas qui lui ont été transmis. "Le problème le plus grave qui se pose actuellement pour le collège, c'est de savoir dans quel délai il pourra avoir terminé l'examen des dossiers qui lui sont soumis" a dit à la presse le président du collège d'experts, Roger Beauvois. "L'examen des dossiers ne peut pas être plus rapide qu'il ne l'est compte tenu des moyens dont nous disposons et compte tenu de la procédure qui nous est imposée par la loi et les décrets."