Maternité d'Orthez : "Nous avons été trompés"

Après l'accident, les autorités sanitaires avaient annoncé la fermeture temporaire de la maternité, déjà en sursis.
Après l'accident, les autorités sanitaires avaient annoncé la fermeture temporaire de la maternité, déjà en sursis. © MAXPPP
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Philippe Fortin avec
TÉMOIGNAGE E1 - L'un des responsables de la clinique d'Orthez, où exerçait l’anesthésiste mise en examen après la mort d'une patiente, a accablé la spécialiste.

"Nous avons été trompés", assure aujourd'hui Pierre Garola, président de la commission médicale de la clinique d'Orthez. Trois semaines après la mort d'une patiente, la maternité d'Orthez accable l'anesthésiste en charge de la jeune femme. Mise en examen et placée en détention provisoire à la maison d'arrêt de Pau, elle a reconnu qu'elle était sous l'emprise de l'alcool le soir de l'accident.

"Nous lui avons fait confiance". "Quand elle décrit son addiction en disant qu'elle avait 70% de ses capacités, c'est inaudible. Nous lui avons fait confiance, elle ne nous a jamais parlé de cette addiction. Aucun élément n'a pu nous faire suspecter un quelconque état d'ébriété", assure au micro d'Europe1 Pierre Garola, président de la commission médicale de la clinique d'Orthez.

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"On ne peut pas nous accuser". Deux jours avant le drame, le comportement de la spécialiste belge avait déjà alerté le personnel de l'hopital. Le 24 septembre, d'astreinte, elle avait été appelée par l'hopital, mais n'avait pas décroché. "Ça nous a quand même un peu interpellé", reconnaît Pierre Garola."On était absolument pas au courant de son problème. On ne peut pas nous accuser, on ne savait pas ce qui allait se passer par la suite".

Le rappel des faits. Dans la nuit du 26 au 27 septembre, la spécialiste avait participé à l'accouchement par césarienne sous anesthésie générale d'une femme de 28 ans, victime d'un arrêt cardiaque. Conduite en urgence à l'Hôpital de Pau, la jeune femme était morte le 30 septembre. Le bébé, lui, est sain et sauf. L'anesthésiste a été mise en examen et placée en détention provisoire le 2 octobre, après avoir reconnu lors de sa garde à vue qu'elle souffrait d'"alcoolémie chronique". Les gendarmes qui voulaient l'entendre avaient constaté un taux d'alcoolémie de 2,18 grammes d'alcool par litre de sang et trouvé une dizaine de bouteilles d'alcool fort dans son appartement lors d'une perquisition.

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