Marseille : bilan "exceptionnel" de la police

© MAXPPP
  • Copié
avec Nathalie Chevance

Malgré de nombreuses critiques, les policiers se félicitent des opérations menées dans les cités.

 

Un mois et un jour après la fusillade qui avait éclaté dans la cité du Clos La Rose, le 19 novembre à Marseille, c’est l’heure du bilan. Et ce dernier est "exceptionnel et impressionnant", à en croire les représentants de l'Etat, de la police et de la justice, qui ont listé lundi matin l’ensemble des opérations menées dans les cités de la ville.

 

Alliant interventions dans les cités et contrôles routiers, les 78 opérations réalisées dans le cadre de ce plan "Brennus" ont permis de contrôler 17.000 personnes et 13.500 véhicules, mais aussi de fouiller 2.650 espaces publics.

 

60 kg de cannabis, 269 interpellations

 

Soixante-quatorze armes ont ainsi été saisies, dont 44 armes à feu, ainsi que 60 kg de résine de cannabis, 3,5 kg de cocaïne et 153 véhicules, a détaillé le préfet du département des Bouches-du-Rhône et de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur Hughes Parant, qualifiant ce bilan de "tout à fait exceptionnel".

 

Sur le plan judiciaire, 269 personnes ont été interpellées, 138 placées en garde à vue, 9 déférées et 8 écrouées, notamment pour détention d'arme, "un bilan impressionnant, quoi qu'en disent certains", a complété le procureur de la République, Jacques Dallest.

 

La police irritée par les critiques

 

Malgré ce bilan conséquent, les participants à cette conférence n’ont pas caché leur agacement, après la cascade de critiques dont ces opérations ont fait l’objet. Médias, élus et habitants ont en effet dénoncé l’effet d’aubaine médiatique de ces opérations, qui risquent de ne pas avoir été utiles lorsque les caméras et les politiques auront déserté le secteur.

 

"Quand j'entends un responsable politique ou le bailleur social dire que c'est un coup pour rien, j'ai envie de leur demander : mais vous-mêmes, qu'est-ce que vous faites ?", a rétorqué le préfet Hugues Parant. "Il est pénible d'entendre le discours d'impuissance qu'on nous renvoie", a renchéri le procureur Jacques Dallest.

 

“La police ne peut pas faire le travail à la place des bailleurs“

 

“Les bailleurs sociaux sont, jusqu’à preuve du contraire propriétaire des lieux, jusqu’à preuve du contraire ce sont eux qui font respecter un certain nombre de règles. Evidemment ils ne peuvent pas le faire seul, et on a vu qu’un certain nombre de bailleurs s’étaient exprimé pour expliquer qu’ils étaient dépassés par les craintes et les menaces“, a détaillé le préfet Hugues Parant.

 

“C’est là le rôle de la police que de garantir qu’ils pourront faire leur travail, mais encore une fois la police ne peut pas faire le travail à la place des bailleurs sociaux, parce qu’effectivement quand la police est parti, il n’y a plus que le bailleur“, a-t-il ensuite ajouté.

Pour remédier à ces lacunes, une table ronde va être organisée avec tous les acteurs de la cité du Clos de la Rose pour tenter de nouvelles expérimentations. La police souhaite par ailleurs encourager les témoignages sous X, afin de rompre la loi du silence