Marignane : la menace était bien réelle

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Frédéric Frangeul avec AFP , modifié à
Les terroristes présumés étaient en mesure de commettre un attentat, dit le procureur de Paris.

L’INFO. La menace était sérieuse. Le groupe djihadiste présumé démantelé la semaine dernière à Marignane était en mesure de commettre "à très court terme, probablement dans les jours à venir" un attentat en France, a annoncé lundi le procureur de Paris, François Molins. Ce dernier a toutefois précisé toutefois que leur projet d'attentat était "non déterminé à ce stade".

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Un "atelier de fabrication d'explosifs" découvert. Au domicile du principal suspect a été découvert, selon le procureur, un "atelier de fabrication d'explosifs et d'élaboration d'engins explosifs artisanaux". Outre deux pistolets automatiques et un revolver, les policiers ont saisi environ 50 grammes de TATP, "explosif artisanal (...) utilisable comme détonateur", 10 kilos de mélange nitrate-fuel, 150 kg de nitrate et enfin deux litres d'acétone pouvant permettre la fabrication de 600 grammes de TATP supplémentaire." Selon François Molins, ces produits correctement combinés auraient pu conduire à des "dégâts considérables sur un rayon de plusieurs centaines de mètres".

Ils étaient déjà sous surveillance. Deux des membres de ce groupe s’étaient fait remarquer au mois de novembre dernier après avoir envoyé aux autorités américaines un e-mail dans lequel ils menaçaient de s'en prendre au président américain, Barack Obama, ainsi qu'à sa femme. La DCRI avait alors commencé à surveiller leur faits et gestes et notamment leurs activités sur Internet.

Lors d'un échange récemment intercepté par les services de renseignements, l'un des suspects, présenté comme l'expert en chimie, aurait ainsi affirmé à l'un de ses complices : "T'inquiètes, le 10 [NDLR : le 10 mars], je te prends tout", en évoquant les explosifs. Une raison qui a motivé l'interpellation des suspects.

Glorification de Mohamed Merah. "Les investigations avant leur interpellation avaient permis de relever des échanges au terme desquels ils s'entraînaient à fabriquer des explosifs sur fond d'une radicalisation djihadiste, d'une glorification de Mohamed Merah et finalement d'une volonté affirmée de passer à l'acte", a détaillé le procureur Molins lundi, jour anniversaire du premier crime du "tueur au scooter".

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Vers une mise en examen. Trois personnes avaient été arrêtées jeudi à Marignane, dans les Bouches-du-Rhône, par la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), et une quatrième vendredi à Saint-Cyr-sur-Mer, dans le Var. L'un des quatre - le père du principal suspect - a depuis été remis en liberté. Les trois autres, âgés de 21 à 27 ans, pourraient être mis en examen pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste". Ils doivent être présentés à un juge dans la journée.