"Malin et rusé", Alain Penin avait caché ses pulsions

Les experts et l'entourage du meurtrier présumé de Natacha Mougel ont évoqué sa personnalité lundi au premier jour du procès.
Les experts et l'entourage du meurtrier présumé de Natacha Mougel ont évoqué sa personnalité lundi au premier jour du procès. © MAXPPP
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avec Liobnel Gougelot , modifié à
Les experts et l'entourage du meurtrier présumé de Natacha Mougel ont évoqué sa personnalité lundi au premier jour du procès.

RÉCIDIVE. "Oui". C'est par ce simple mot qu'Alain Penin a reconnu dès l'ouverture de son procès, avoir enlevé et tué Natacha Mougel un soir de septembre 2010, près de Lille. Depuis lundi, l'homme est jugé devant les assises du Nord pour enlèvement et séquestration avec actes de torture et de barbarie, tentative de viol avec arme, le tout en état de récidive, et homicide volontaire. Plusieurs questions demeurent aujourd'hui, sur sa libération conditionnelle accordée en 2009. Comment les experts psychiatres ont ils pu considérer, à l'époque, qu'il ne présentait pas de risque de récidive ?

"Il a toujours mis son intelligence au service du mal".  En 2009, au moment de décider de sa remise en liberté conditionnelle, pratiquement aucun des experts psychiatres ou médecins coordonnateurs n'avait décelé de risque de récidive chez Alain Penin. "L'erreur est humaine, on n'est pas fiable à 100%", a concédé l'un d'eux à la barre lundi. Il faut dire que l'homme s'était bien gardé d'évoquer devant ces experts ses pulsions qui le poussaient à partir en chasse de jeunes filles pour les violer. "Il est malin et rusé", accuse sa sœur. "Ce qu'il a comme intelligence, il l'a toujours mis au service du mal", déplore-t-elle. Alain Penin a en effet su donner le change, jusqu'aux Restos du cœur, où il avait trouvé un emploi de chauffeur-routier dans le cadre de son projet de réinsertion.

"Comment on a pu louper ça ?" Jean-Yves Vasseur, le responsable de la structure  l'époque, n'avait rien vu de suspect, raconte-t-il au micro d'Europe 1. "Jamais, il ne nous a parlé de ses pulsions. Jamais il n'est venu nous voir pour nous dire 'tu sais, il y a des moments c'est chaud quand je vois des filles'. Même avec les filles qui travaillaient avec nous, il n'y a jamais eu un geste, une parole ou une attitude déplacée", raconte-t-il. "J'ai toujours culpabilisé depuis le premier jour. Je me suis dis 'merde, on a essayé de faire quelque chose et en fin de compte, on s'est planté'. Comment on a pu louper ça ?", poursuit Jean-Yves Vasseur.  Mardi matin, le juge d'application des peines devait s'expliquer sur la remise en liberté d'Alain Penin. "Avec le recul, je regrette ma décision", a-t-il déclaré en visioconférence.

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