Les vacances d'été bientôt plus courtes ?

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avec Emilie Denêtre et AFP , modifié à
Luc Chatel promet des "concertations" autour de mesures sur les rythmes scolaires.

Les vacances d’été qui n'en finissent plus pour les enfants, comme pour les parents, c'est peut-être bientôt terminé. Le comité de pilotage sur les rythmes scolaires a rendu son rapport lundi au ministre de l’Education nationale. Parmi les propositions phares : le retour à une semaine de 4,5 jours et l'amputation de deux semaines des vacances d'été. Objectif ? Alléger les journées de cours des écoliers.

Luc Chatel a annoncé lundi qu'il engagerait des "concertations" pour annoncer à l'automne des mesures sur les rythmes scolaires, afin de raccourcir les vacances d'été et de porter la pause déjeuner à 1h30 dès la rentrée 2013. En revanche, la fin de la semaine de quatre jours nécessite, selon lui, un "approfondissement".

Trois propositions phares dans le rapport

Moins de vacances l’été, plus à l’automne. Selon les spécialistes, les grandes vacances sont jugées trop longues et même néfastes pour les élèves en difficulté, qui perdent leurs acquis pendant les deux mois d'été. Le rapport évoque une pause estivale raccourcie de deux semaines.

Autre piste envisagée : le découpage en zones géographiques, comme c'est déjà le cas pour les vacances de février ou encore de Pâques. "On peut faire trois zones avec une zone qui partirait la première semaine de juillet, une autre la deuxième, et une autre la troisième. Et ceux qui partent en premier rentrent en premier", a ainsi expliqué sur Europe 1 Christian Forestier, coprésident du comité de pilotage sur les rythme scolaires.

En revanche, le rapport préconise des vacances de Toussaint rallongées, pour rendre le premier semestre moins fastidieux. Les premiers congés après les grandes vacances pourraient ainsi passer de dix à quinze jours.

Une semaine de quatre jours et demi. Pour mieux équilibrer la charge des élèves français, le document préconise encore le retour à la semaine de quatre jours et demi en primaire. Mais les spécialistes conseillent d’instaurer le mercredi matin travaillé plutôt que de réintégrer l’école le samedi matin. L’objectif, disent-ils dans le rapport, est d’éviter "la désynchronisation liée à un week-end dont le samedi est libre" et d'étaler la classe sur 180 à 200 journées par an en primaire, contre seulement 144 actuellement. Malgré l'avis des spécialistes, la désignation de la demi-journée à ajouter, le mercredi ou le samedi, serait laissée "au choix des départements, le mercredi ou le samedi", assure Christian Forestier.

Une journée plus light. La journée de classe pourrait être allégée, en fonction de l’âge de l’élève. Les spécialistes indiquent que quatre heures de classe est largement suffisant pour les élèves de CP ou de CE1. Quant aux collégiens, mieux vaut ne pas dépasser six heures de cours, et sept pour les lycéens, d’après le rapport. Pour les chronobiologistes, l'enfant a des pics d'attention renforcée qui favorisent l'apprentissage à certains moments de la journée et qu'il faut donc les respecter.

Au final, le rapport du comité de pilotage tente de mieux répartir la charge de travail des élèves sur la journée, sur la semaine et sur l'année. Car le rythme scolaire français est le plus resserré d'Europe : le nombre d’heures de classes est réparti sur trop peu de jours dans l'année en comparaison des écoliers du reste de l’Union Européenne. Avec pour conséquence : les élèves français sont plus fatigués et moins performants que leurs petits voisins européens.

Pas de décision dans l’immédiat

Mais le gouvernement ne devrait pas trancher dans l’immédiat sur la question, le dossier étant épineux et sensible du côté des parents. Il a toutefois annoncé que des "concertations" seraient menées pour annoncer à l'automne des mesures sur les rythmes scolaires afin de raccourcir de deux semaines les congés d'été et porter la pause déjeuner à 1H30 dès la rentrée 2013.

En revanche, certaines propositions, "complexes à mettre en oeuvre", "méritent approfondissement" selon le ministre, comme revenir à la semaine de quatre jours et demi en primaire ou plafonner le nombre d'heures de classe par jour. Enfin, des "chantiers plus structurants" pourraient être l'objet de débats durant la campagne présidentielle : "les missions des enseignants", "la réforme du collège" et "les relations avec les collectivités locales".

Selon Christian Forestier, du comité de pilotage des rythmes scolaires, si le ministre suivait ses propositions, les changements ne devraient pas intervenir trop vite. "Il y a tellement de changements que je ne crois pas à la possibilité de basculer en une année d’une situation à l’autre (…) Ça se fera progressivement", a-t-il affirmé sur Europe 1.