Les sondages de l'Elysée passés au crible

  • Copié
avec AFP , modifié à

Une information judiciaire a été ouverte le 15 février à Paris dans l'affaire des sondages de l'Elysée, dans laquelle la présidence de la République s'est vue reprocher des abus dans ses dépenses d'études d'opinion. Ils auraient été donnés sans appel d'offre à une société dirigée par le journaliste et ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Patrick Buisson.

Cette enquête fait suite au dépôt d'une plainte avec constitution de partie civile pour "favoritisme" déposée en novembre par l'association Anticor. Elle a été confiée au juge du pôle financier du tribunal de grande instance de Paris Serge Tournaire, selon cette source. Le parquet de Paris avait classé sans suite début novembre une première plainte d'Anticor visant une convention passée en 2007 entre l'Elysée et la société de l'ancien journaliste Patrick Buisson, Publifact. C'est la Cour des comptes qui avait mis au jour en juillet 2009 cette convention, passée, selon elle, sans qu'"aucune des possibilités offertes par le code des marchés publics pour respecter les règles de la mise en concurrence (...) n'ait été appliquée".

Dans son rapport de contrôle des comptes et de la gestion des services de l'Elysée en 2008, la Cour épinglait par ailleurs une série de 15 études d'opinion publiées dans la presse alors qu'elles avaient été facturées également à l'Elysée par le cabinet de conseil de Patrick Buisson.

L'Elysée fait désormais payer une partie de ses dépenses de sondages par Matignon via le Service d'information du gouvernement, selon le rapport du député PS Jean Launay sur les crédits alloués à l'Elysée en 2011.