Les salles de répit, une solution pour les proches des personnes âgées ?

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Mélanoe Taravant avec
REPORTAGE - Alors que les députés entament mardi l'examen du premier volet de la réforme de la dépendance, Europe 1 s'est rendu dans un espace de répit pour personnes âgées.

Avec cinq mois de retard, les députés entament mardi l'examen du premier volet de la réforme de la dépendance, avec le projet de loi sur l'adaptation de la société au vieillissement. Le texte prévoit notamment – et c'est une première - que les "aidants" soient reconnus. La famille d'un malade va en effet toucher une "aide au répit", d'une somme pouvant aller jusqu'à 500 euros par an. Pour souffler un peu, les proches des personnes atteintes d'Alzheimer, pourront par exemple inscrire les malades à des salles de répit.

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"Pour moi, c'est donc un vrai répit". Ces lieux ressemblent un peu à une salle à manger, ou un salon. Ils comportent un coin cuisine, une table, un bureau, un ordinateur. L'atmosphère est assez conviviale et les familles peuvent y inscrire, le temps d'une journée, leurs proches malades.

Depuis que son mari atteint d'Alzheimer se rend en salle de répit deux fois par semaine, Titsia confie se sentir beaucoup mieux. "Quelques fois, c'est un peu oppressant de se dire que l'on est responsable de tout, que l'on doit préparer les activités, etc. Une fois que l'on a proposé de regarder les albums photo, d'écouter tous les disques que l'on a, de faire toutes les promenades possibles dans le quartier, il faut encore trouver d'autres choses. Pour moi, c'est donc un vrai répit", commente-t-elle au micro d'Europe 1.

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"Ce n'est pas une halte-garderie". Il s'agit bien de moment de répit pour les familles, il ne faut pas confondre ces lieux d'accueil avec une halte garderie pour seniors. "On va proposer des ateliers 'mémoire', ou gymnastique, pour qu'ils puissent marcher, se lever, réfléchir par eux-mêmes. Ce n'est pas du tout une halte-garderie. Ils ne sont pas posés là, toute la journée, avec seulement une réponse aux besoins fondamentaux, à savoir aller aux toilettes et manger", assure Aude Dagonneau, psychomotricienne.

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"On a une vie normale". Et visiblement, le concept plait à Bernard, le mari de Titsia. Ce dernier confie même avoir retrouvé une vie sociale depuis ses premiers séjours en salle de répit. "On a une vie normale. On a des relations avec des amis, des copains, tout ça. On s'aime bien. La vie est belle", conclut-il enthousiaste.

En France une centaine de lieux de répit ont déjà ouvert. Le double est prévu d'ici 5 ans.