Les radars fixes rapportent de moins en moins

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Alexis Toulon
L’installation de nouveaux radars fixes ne suffit pas à remplir les caisses de l’Etat. En cause : un problème d’entretien et l’acharnement des bonnets rouges.

Depuis dix ans, les radars fixes rapportent, dans leur combat contre la vitesse, des millions d’euros à l’Etat. Mais en 2013, pour la première fois, les recettes sont en baisse. Le gouvernement tablait sur 647 millions d'euros. Au final, seulement 579,3 millions (hors amendes majorées) ont été récoltés, selon Les Echos. Si l’objectif de ces radars était de diminuer la vitesse des automobilistes, la Cour des comptes précise que le lien entre bon comportement au volant et baisse des recettes n’est pas si évident.

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Plus de radars, moins de recettes. La France a commencé à se doter de radars fixes en 2003. Depuis, la technologie a évolué et leur nombre s’est accru. Actuellement, 4.150 radars sont installés sur le territoire. Leur effet a été radical : le nombre de mort sur la route est trois fois moindre en 2013 qu’il y a 12 ans et la vitesse moyenne est passée de 95 km/h à 79,2 km/h. Des chiffres à relativiser toutefois selon la Cour des comptes : il est difficile d’imputer la baisse des recettes au bon comportement des automobilistes. En effet, les conducteurs auraient tendance à ralentir en voyant les panneaux d’avertissement de radars fixes, ce qui provoquerait "un biais évalué à 6 %, lié aux avertisseurs de radar qui incitent certains à réduire leur vitesse".

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Un entretien complexe. Les radars sont soumis à rudes épreuves : problèmes électriques, intempéries et dégradation. L’entretien demande beaucoup d’attention. La Cour des comptes explique la baisse des recettes par un problème d’organisation suite à l’arrivée d’un nouveau prestataire en mars 2013. Ce changement a provoqué une baisse du taux de disponibilité des appareils de 86,5 % pour l'ensemble de l'année contre 92 % depuis 2010. L’entreprise a été particulièrement affectée par la colère des bonnets rouges qui, dans leur fureur contre l’écotaxe, ont détruit un bon nombre de radars fixes. La Cour des comptes estime que sur 220 appareil mis hors service en 2013, 130 l’ont été entre novembre et décembre, au moment où les bonnets rouges étaient le plus actifs.

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Un problème de recouvrement. L’automatisation du traitement des infractions ne va pas sans problèmes techniques. L'Antai, l'agence d'Etat chargée du recouvrement des amendes radar, souffre d’un problème de perte en ligne des contraventions. Selon les chiffres avancés par la Cour des comptes, seulement les trois quarts des infractions se transforment en contravention. Un manque à gagner qui coûte cher à l’Etat.

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