Les portables en prison, un vrai casse-tête

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C.B avec Guillaume Biet , modifié à
MATINALE SPÉCIALE - Pourtant interdits en prison, les portables constituent un objet presque courant pour les détenus.

C'est l'un des fléaux en prison : le téléphone portable. L'objet est strictement interdit en détention mais des milliers de prisonniers en utilisent tous les jours depuis leur cellule. De leur côté, les personnels pénitentiaires semblent bien impuissants pour lutter contre cette situation. A l’occasion de la matinale spéciale, Europe 1 s'est penché sur ce phénomène.

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Des téléphones pour maintenir une forme de paix sociale. Face au nombre croissant de téléphones portables dans les prisons, l'administration pénitentiaire ne comptabilise même plus les mobiles saisis, tellement le chiffre est important. La plupart du temps, les prisonniers les utilisent en cachette le soir pour appeler leur famille ou leur compagne. Les surveillants reconnaissent toutefois que les mobiles permettent bien souvent de maintenir une forme de paix sociale dans la prison.

"Le 'Phone House' des prisons franciliennes". Sauf que d'autres détenus s'en servent pour faire pression sur des témoins, ou bien pour continuer à gérer leur trafic à distance. D'ailleurs, certains sont sur écoute par la police. Parfois même, en cas de malaise, des détenus appellent directement les secours avec leur téléphone personnel. C'est notamment arrivé récemment à Villepinte, raconte Dragan Degri, du syndicat CFTC.

"C'est assez régulier que les détenus appellent depuis leur téléphone portable, notamment quand il y a un malaise. Au moins une vingtaine de fois ces derniers temps, parce qu'il y a beaucoup de téléphones à Villepinte. On s'amuse même à dire que Villepinte est le 'Phone House' des établissements pénitentiaires de l'Ile-de-France", raconte Dragan Degri.

La technique de "la projection". A Villepinte comme dans de nombreux autres centres pénitentiaires, de nombreux détenus parviennent à faire entrer des armes ou des téléphones portables en les lançant par-dessus les murs de la prison, avec l'aide de complices. "Il y a des petits qui s'amusent à faire "projection", nous appelons ça des "projections" dans notre jargon. Cela consiste à lancer des téléphones portables bien emballés dans des petits sacs qui atterrissent dans les cours de promenade, parce que certaines cours de promenade donnent sur l'autoroute", confie le syndicaliste.

Des méthodes de surveillance inefficaces. Les établissements pénitentiaires ont bien tenté de mettre en place des parades, comme les brouilleurs de portables. Il y en a plus de 400 dans les prisons françaises, mais ces méthodes rencontrent des problèmes techniques qui les rendent assez inefficaces. Selon les informations d'Europe 1, un nouveau système doit être testé d'ici la fin de l'année.