Les policiers restent mobilisés

Un nouveau rassemblement aura lieu jeudi à 13 heures place du Châtelet à Paris, à l'appel du syndicat Unité SGP Police.
Un nouveau rassemblement aura lieu jeudi à 13 heures place du Châtelet à Paris, à l'appel du syndicat Unité SGP Police. © Max PPP
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avec Alain Acco , modifié à
Les manifestations s'enchaînent depuis deux semaines.

Les policiers n'en démordent pas. Depuis deux semaines, plusieurs manifestations spontanées ont eu lieu dans toute la France, mettant au jour un véritable malaise au sein de l'institution. Ces mouvements de grogne des policiers se sont déclenchés après la mise en examen le 25 avril d'un gardien de la paix de Noisy-le-Sec, en Seine-Saint-Denis, pour homicide volontaire après la mort d'un délinquant récidiviste en fuite.

Ils étaient près de 150 à Nice et 300 à Lyon mercredi. Un nouveau rassemblement aura lieu jeudi à 13 heures place du Châtelet à Paris, à l'appel du syndicat Unité SGP Police (majoritaire). Vendredi, c'est Alliance qui appelle à se rassembler devant les préfectures des départements.

Plus de conseiller social au ministère de l'Intérieur

Au cabinet de Claude Guéant, on se défend d'avoir volontairement "attisé" la colère entre les deux tours de l'élection présidentielle. Une grogne difficile à contenir d'autant que le conseiller social du ministre de l'Intérieur n'est plus en place. Il a été "recasé" sous-préfet à Saint-Nazaire. Les préfets ont pour consignes du ministère de l'Intérieur de ne pas recevoir les délégations syndicales qui ne sont pas représentatives de la profession.

Cette mobilisation des policiers sera un des dossiers sensibles du futur gouvernement de François Hollande. Il faut que "le nouveau président et le ministre de l'Intérieur nommé puissent améliorer la situation de nos collègues et à mettre fin à la dégradation continue des conditions de travail qu'on a subi depuis 2008", a martelé jeudi matin Nicolas Comte, secrétaire général du syndicat SGP Police FO, au micro d'Europe 1.

Du coup pour tenter de "canaliser" la colère de leurs collègues, les deux principaux syndicats de gardiens de la paix organisent ces journées d'action bien qu'il s'agit, à la base, d'un mouvement spontané. Ce malaise qui s'exprime est dû à "la politique du chiffre" ainsi qu'à la diminution des "moyens dont disposent les policiers. On demande à nos collègues d'atteindre des chiffres plus ambitieux et en même temps, on diminue les moyens pour y parvenir", déplore Nicolas Comte.

"La politique du chiffre"

Face à l’ampleur de la grogne policière, les politiques n’avaient pas tardé à s’emparer de l’affaire. "L'événement de Noisy-le-Sec s'est passé en pleine campagne présidentielle et c'est évidemment compliqué pour des syndicats de lancer un grand mot d'ordre de manifestation entre les deux tours de la présidentielle et d'éviter toute récupération politique", a assuré Nicolas Comte, qui a condamné les messages "radicaux" qui sont apparus ces derniers jours sur la Toile.

Nicolas Sarkozy avait promis une "présomption de légitime défense" pour les policiers, une mesure proposée par le Front National. C'est "un gadget destiné à masquer la réalité", rétorque Nicolas Comte du syndicat SGP Police avant d'ajouter : "elle n'aurait rien changé dans l'affaire de Noisy-le-Sec puisqu'un magistrat peut toujours renverser la charge de la preuve. Ou alors on décide que c'est une présomption absolue et ça, je crois que ça n'existe dans aucun Etat démocratique".