Les pilotes de Canadair en colère

Les pilotes des canadairs ont déposé un préavis de grève pour le 1er juillet, car deux de leurs avions sont hors d'usage faute d'économies. Ils demandent à être reçus par Manuel Valls.
Les pilotes des canadairs ont déposé un préavis de grève pour le 1er juillet, car deux de leurs avions sont hors d'usage faute d'économies. Ils demandent à être reçus par Manuel Valls. © MAXPPP
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Marion Sauveur et Nathalie Chevance, correspondante dans le Sud-Est , modifié à
Dénonçant un manque de moyens, ils demandent à rencontrer le ministre de l'Intérieur.

Ça chauffe sur la base de la sécurité civile de Marignane à l'approche de l'été. Les pilotes de canadairs ont déposé, il y a deux mois, un préavis de grève à compter du 1er juillet. Motif ? La flotte des avions va passer de douze appareils à dix, en raison d'un manque de moyens financiers pour les entretenir.

Depuis, les pilotes n'ont eu aucune réponse de leur hiérarchie. C'est pourquoi ils demandent aujourd'hui une audience avec le nouveau ministre de l'Intérieur, Manuel Valls.

"Pas de sécurité low cost"

Supprimer deux avions, c'est un choix scandaleux pour les pilotes, comme Alain Huette, interrogé par Europe 1. "On peut toujours croiser les doigts et espérer qu'il n'y aura pas de feu. Mais dix avions, ce sera au détriment des surfaces boisées. Elles brûleront parce qu'on aura deux canadairs en moins, c'est-à-dire douze tonnes d'eau, toutes les 3 minutes sur le feu", déplore-t-il.

"Le jour où il faut aller porter secours à nos amis Grecs, Espagnols et Italiens, on est contents d'avoir douze canadairs", rappelle le pilote. En tout, dix canadairs sont à disposition sur le sol français : trois pré-positionnés en Corse et sept sur le continent.

Cette décision révolte José Allegrini, adjoint à la sécurité civile à la mairie de Marseille qui juge vitale l'intervention des canadairs pour sécuriser les forces au sol. "Comment envoyer des soldats du feu au feu sans appui aérien ?", s'interroge-t-il au micro d'Europe 1. "Car dans la guerre du feu, le premier des combustible, c'est les pompiers. Il ne faut pas de sécurité low cost", juge-t-il.