Les maires de Colleville rodés aux visites présidentielles américaines

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Les maires successifs de Colleville-sur-mer peuvent se targuer d'avoir serré la main à quatre présidents des Etats-Unis au fil de leurs visites à l'immense cimetière américain de cette petite commune de 170 habitants, mais cet "honneur" ne tourne pas la tête de ces élus riches de rencontres au quotidien avec l'Histoire.

"J'ai eu la chance d'approcher trois présidents, Carter, Reagan et Clinton. Mais ça n'a pas changé ma vie, qui a été plus marquée par le débarquement, quand j'avais 6 ans, puis par les rencontres avec les Vétérans", résume Bernard Petit, 71 ans, maire de Colleville-sur-mer de juin 1973 à mai 2000. "Du temps de Carter, venu en 1978, c'était très familial. Il n'y avait pas les mêmes craintes d'attentats qu'aujourd'hui. Carter, Valéry Giscard d'Estaing et moi avions pris un bain de foule. J'ai jamais autant serré de mains de ma vie. Tout le monde pouvait venir mais nous étions à peine 1.000", se rappelle-t-il.

En 1984, avec Reagan, qui avait été victime d'un attentat aux Etats-Unis (en 1981), nous les locaux étions des figurants. J'avais comme beaucoup d'autres un Marine derrière moi, une armoire à glace, qui me disait "faites ceci, applaudissez, reculez de deux pas. C'était agaçant à la fin" ", raconte Bernard Petit. Pour la venue des Clinton, les donneurs d'ordre avaient disparu. "C'était très sympathique", même si "le recueillement n'est jamais le même" avec les conditions de sécurité qui accompagnent les présidents, ajoute l'ancien élu.

Les cérémonies sont devenues "très formatées", confirme l'actuel maire de Colleville Patrick Thomines, 49 ans, mais "c'est un honneur de recevoir des présidents américain et français". Il a pu serrer la main de Georges Bush fils en mai 2002, mais pas lors de sa seconde visite le 6 juin 2004. Reste que "pour une petite ville de 170 habitants, c'est une chance. Un président vient et toutes les caméras sont braquées sur nous. C'est une promotion énorme pour le tourisme de mémoire, qui est notre principale source de revenu", explique le successeur de Bernard Petit. L'occasion pour Colleville de faire connaître ses collines vertes plongeant sur des plages sans fin.