Les excès de l'hôpital public "condamnés"

La révélation des abus de dépassements d'honoraires par certains médecins provoque des remous.
La révélation des abus de dépassements d'honoraires par certains médecins provoque des remous. © MAXPPP
  • Copié
avec AFP
La révélation des abus de dépassements d'honoraires par certains médecins provoque des remous.

60 millions de consommateurs a jeté un pavé dans la mare. Les réactions indignées se multiplient après son enquête sur les abus de dépassements d'honoraires pratiqués par certains médecins, notamment dans les hôpitaux. La Fédération hospitalière de France (FHF), qui représente les établissements publics, "condamne fermement les excès révélés par l'article de presse".

Des abus de "quelques individus très minoritaires"

La FHF rappelle toutefois que ces abus "ne concernent que quelques individus très minoritaires et non une profession dans son ensemble". "Si les dépassements d'honoraires sont autorisés pour les médecins du secteur 2, il y a de plus en plus d'excès y compris à l'hôpital", reconnaît de son côté Frédéric Van Roekeghem, le directeur général de la caisse nationale d'assurance maladie (Cnam), dans une interview au Parisien.

La Cnam a d'ailleurs adressé des courriers à 277 médecins, dont 28 praticiens hospitaliers qui pratiquent des tarifs jugés excessifs, pour les prévenir qu'elle souhaitait avoir la possibilité de les déconventionner temporairement s'ils ne baissaient pas leurs prix, a rappelé son directeur. Frédéric Van Roekeghem juge également que face à ces abus le Conseil national de l'Ordre des médecins est "trop passif". Ce dernier a pourtant accusé l'assurance maladie de ne pas lui signaler suffisamment les cas litigieux.

La question des dépassements d'honoraires en général pose un problème d'accès aux soins, auquel le gouvernement a choisi d'apporter une réponse critiquée notamment par la gauche et par les mutuelles. Il a imposé par la loi un "secteur optionnel", des négociations conventionnelles ayant échoué entre l'assurance maladie, les syndicats de médecins libéraux et les complémentaires santé. Ce secteur sera réservé à seulement trois catégories de spécialistes, les chirurgiens, obstétriciens et anesthésistes, actuellement en secteur 2 et qui voudraient modérer leurs dépassements à 50% du tarif Sécu. Des décrets imposant le remboursement par les complémentaires santé de ces dépassements, ainsi encadrés, doivent être publiés dans les prochains jours au Journal Officiel.