Les discriminés de la SNCF devant la justice

Près de 750 salariés de la SNCF assignent la compagnie ferroviaire en justice pour "discriminations".
Près de 750 salariés de la SNCF assignent la compagnie ferroviaire en justice pour "discriminations". © MAXPPP
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Marion Sauveur
744 salariés d'origine marocaine estiment avoir été lésés par rapport aux cheminots classiques.

Ils réclament 400.000 euros chacun. 744 salariés Marocains ou d'origine marocaine de la SNCF ont assigné la compagnie ferroviaire devant le Conseil des Prud'Hommes pour discriminations. La raison ? Ils estiment avoir été lésés tout au long de leur carrière.

Ils n'ont jamais eu les droits qui leur étaient dus

Ces employés ou retraités de la SNCF ont été embauchés dans les années 1970, lorsque la compagnie ferroviaire recrutait au Maroc. Selon les syndicats, ils seraient près de 2.000 à avoir signé un "contrat de travail pour travailleur étranger" et dans lequel il était bien stipulé "que le travailleur étranger a droit au même régime de travail que les ouvriers français".

Dans les faits, cela s'est avéré faux. Me Leopold Mendes, avocat des 744 salariés, assure dans Le Parisien qu'en pratique, les "étrangers de la SNCF" "n'ont pas eu le même déroulé de carrière que les cheminots français". Pour évoluer dans l'entreprise, par exemple, ils devaient passer des examens. Mais pour les salariés "étrangers", "ce cursus se résumait à trois échelons" contre dix pour les Français, assure l'avocat.

Autre différence entre les salariés "étrangers" et Français : ils n'avaient pas accès au même régime de santé, ni aux mêmes conditions de départ à la retraite ou encore aux mêmes avantages que les salariés classiques, comme la carte de voyage gratuite pour les employés de la SNCF. Résultat : certains ex-salariés de la compagnie ferroviaire ne touchent de 400 euros de pension retraite, après avoir travaillé toute leur vie. 

Un coût estimé à 300 M d'euros pour la SNCF

Les 744 employés réclament donc réparation. Leur avocat estime que leur manque à gagner s'évalue à 400.000 euros chacun, soit un total de 300 millions d'euros pour la SNCF.

Les procès ont débuté mi-avril et devraient se poursuivre encore plusieurs semaines. Les premières audiences ont été renvoyées, faute de pièces nécessaires que la SNCF s'est appliquée à fournir au dernier moment.