Les directeurs d’école en colère

Les directeurs d'écoles maternelles et primaires appellent au blocage administratif. La raison ? Ils protestent contre la suppression de l’aide administrative. © MAXPPP
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et Noémie Schulz , modifié à

- Un mot d'ordre de blocage est lancé. Objectif : dénoncer la fin de l'aide administrative.

A quelques jours de la rentrée, les directeurs d'écoles maternelles et élémentaires sont inquiets. Beaucoup d'entre eux vont perdre l'aide administrative à laquelle ils avaient droit. Des centaines de contrats d'emplois vie scolaire (EVS), contrats précaires dont certains font de l'aide administrative dans les écoles, ne seront en effet pas renouvelés. A la rentrée d’après les syndicats, plus de 6.000 écoles risquent de ne plus bénéficier de cette aide.

Et d’après une information Europe 1, le syndicat d'enseignants SE-Unsa lance une consigne de blocage administratif auprès des directeurs d'école.

Moins de temps pour les élèves

Les directeurs craignent en effet d’être vite débordés. Sylvain Picard, enseignant en charge d’une classe double niveau dans une école du Lot-et-Garonne, est aussi directeur, ce qui lui rajoute quotidiennement toute une série de tâches administratives, pour lesquelles il était jusqu’à présent aidé.

"Directeur d’école, c’est gérer tous les matins les absences des élèves. C’est ouvrir le portail quand un colis est livré. C’est passer des commandes de fournitures scolaires. C’est aussi contacter les personnes pour venir déboucher les toilettes", explique-t-il à Europe 1.

Jusqu’à présent, Sylvain Picard avait une aide, un EVS qui lui donnait un coup de main sur un certain nombre de ces tâches. "Si elle n’est plus là, on a le téléphone qui sonne dans la classe 10 ou 20 fois par jour, et alors que vous êtes en train de donner une leçon de maths ou français, vous devez décrocher. Pendant ce temps-là, les élèves, on ne s’en occupe pas", s’inquiète-t-il. 

Les syndicats passent à l’action

La situation est tellement préoccupante que Christian Chevalier, secrétaire général SE-Unsa, lance un appel au blocage des tâches administratives. Une sorte d’opération escargot des directeurs d’école. "Ils ne pourront pas remplir les actes administratifs, les listings (…)", prévient-il, interrogé par Europe 1. "Ils doivent consacrer l’essentiel de leur temps à des activités véritablement pédagogiques et des activités relationnelles, indispensables auprès des parents", justifie-t-il par ailleurs.

Une inquiétude partagée par le principal syndicat des écoles, le SNUipp-FSU. Les directions d'écoles vont être "dans une situation critique" en cette rentrée, du fait de la suppression de l'aide administrative, a déploré jeudi le SNUipp-FSU.

Les syndicats attendent donc de Luc Chatel des solutions rapidement, laissant planer la menace d’une vraie grève administrative.