Les agressions sur les forces de l'ordre en baisse

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avec Guillaume Biet
Les chiffres publiés lundi témoignent en revanche des rapports qui semblent se durcir.

Les agressions physiques contre les forces de l'ordre sont en baisse. C'est ce qui ressort des derniers chiffres de l'Observatoire de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) publiés lundi. Le nombre d'agressions physiques en 2012 baisse ainsi de 4,5% dans la police et de 11,5% dans la gendarmerie.

Il s'agit de la deuxième année de  baisse consécutive pour la police, passant de 12.879 à 12.301 faits, soit la plus forte chute des atteintes physiques depuis 2007. Pour la gendarmerie, la tendance est encore plus conséquente, avec une baisse de 11,5 % du taux d'agressions.

En revanche, les rapports avec les forces de l'ordre semblent se durcir. Il y a plus d'insultes, et d'actes de contestation par rapport à 2011 : les atteintes verbales, dont les menaces de mort, ont ainsi augmenté de 12,2% en 2012, avec 3.470 faits contre 3.092 en 2011.  Un nombre qui n'a jamais été aussi élevé depuis 2008.

>> Le directeur de l'ONDRP, Christophe Soullez, a décrypté ces chiffres au micro d'Europe 1 mardi.

Quelles tendances reflètent ces chiffres ?  "Ce sont des chiffres qui sont important et qui demeurent au plus haut sur les dix dernières années, même si c'est la deuxième année consécutive de baisse sur les agressions de policiers. On reste sur un niveau élevé par rapport à il y a dix ou quinze ans. Chez les policiers, on constate une hausse des menaces aux personnes et des injures et également des rébellions et refus d'obtempérer ou refus d'être contrôlé.  C'est un comportement qui peut provoquer parfois également plus de violences graves : alors que le nombre d'agressions baisse, le nombre de blessés augmente de façon assez significative puisque l'on est à 5.630 blessés chez les policiers en 2012".

Gendarmerie Angouleme 930

L'attitude envers les forces de l'ordre se radicalise-t-elle ? "Oui, on note en tous cas un moindre respect des autorités. On hésite moins à se rebeller, à contester le contrôle dont on fait l'objet. Et puis lorsque les policiers se font agresser, il y a peut-être un passage à l'acte qui est beaucoup plus violent aujourd'hui. On hésite moins à frapper plus durement, sachant qu'il faut relativiser puisque aujourd'hui, dans ces chiffres,  nous n'avons pas la nature des blessures et leur gravité".