Les Vosges crient au loup

© MAXPPP
  • Copié
avec Reuters
La présence d’un loup a été confirmée mercredi dans le département, au grand dam des éleveurs.

Les quelque 35 moutons et brebis et le jeune poulain tués depuis le début du mois d’avril dans les Vosges ont bien subi l’attaque d’un loup. L'Office national de la chasse et de la Faune sauvage (ONFCS) l’a confirmé mercredi, diffusant également une photo de la "bête des Vosges", gros canidé au pelage gris, jaune et blanc, saisi de côté dans une clairière par un piège photographique.

 

"Pas question de vivre avec le loup"

 

"Même si cette photographie ne permet pas de voir un masque facial blanc, qui est une caractéristique typique du loup, apparaissent un pelage contrasté entre partie dorsale grisâtre et ventrale plus claire, une queue portée dans le prolongement du corps et des oreilles assez courtes", précise l’organisme dans un communiqué.

 

Immédiatement, les éleveurs placés sur le territoire du prédateur, sur le versant lorrain des Vosges, ont réclamé le départ de l’animal. "Il n'est pas question de vivre avec le loup. Les élevages du massif des Vosges ne sont pas adaptés à sa présence", a protesté Jérôme Mathieu, président de la FDSEA, la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles. "Nous demandons purement et simplement le prélèvement de ce loup", a-t-il asséné.

 

160 loups en France

 

Eradiqué du territoire français en 1937, le loup, espèce désormais protégée par plusieurs conventions internationales, est revenu en 1992, depuis l'Italie, dans les Alpes françaises. On y trouvait encore la grande majorité des 160 loups français recensés à l'issue de l'hiver 2009-2010 mais l'espèce a essaimé, sporadiquement, dans le Massif central, les Pyrénées et plus récemment le Jura où aucune présence permanente n'est toutefois attestée. Avant donc de gagner les Vosges.

 

Bien qu'il appartienne à une espèce protégée, le loup peut être abattu pour des raisons de sécurité des personnes, d'impact économique ou "pour améliorer l'acceptation de l'espèce", selon les termes de la loi. Ce ne sera peut-être pas nécessaire, car le loup repéré dans les Vosges semble être un individu solitaire, et à ce titre susceptible de disparaître aussi rapidement qu’il est apparu.

 

C'est tout le souhait des élus du secteur, qui verraient ainsi le problème réglé à peu de frais et sans polémique entre les éleveurs et les écologistes.