Leonarda : des milliers de lycéens dans la rue

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EN IMAGES - La manifestation n'a pas faibli vendredi pour le retour des lycéens étrangers expulsés.

La mobilisation pour le retour des lycéens étrangers expulsés n'a pas faibli vendredi. Une cinquantaine de lycées se sont mobilisés dans toute la France. Ils étaient "au moins 23" à être bloqués à Paris, selon le rectorat. Selon la police, 4.000 élèves ont défilé de la place de la Bastille à Nation vendredi après-midi. L'Union nationale lycéenne parle de son côté de 12.000 lycéens dans la rue. Selon Yvan Dementhon, président de l'UNL, plus de 10.000 lycéens ont également manifesté en régions, notamment à Marseille, Grenoble, Angers, La Rochelle ou encore Avignon. Tous réclament le retour des élèves étrangers expulsés.

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"Un mouvement qui prend de l'ampleur". Leonarda Dibrani, une collégienne du Doubs, a été remise à la police lors d'une sortie scolaire et expulsée le 9 octobre vers le Kosovo. Khatchik Kachatryan, élève d'un établissement de Paris, a lui été expulsé samedi en Arménie. "Ce sont des élèves comme nous. Il faut absolument qu'ils reviennent en France. On est en train de créer un mouvement qui prend de l'ampleur en France pour réclamer leur retour", martèle Heloïse Hakimi, en seconde, devant l'établissement. "On veut des papiers pour tous" ont scandé les manifestants parisiens. Le coprésident du parti de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, et son ancienne porte-parole Clémentine Autain sont par ailleurs allés à la rencontre des manifestants réunis place de la Nation.

Des casseurs en marge de la manifestation. Sur cette même place, la préfecture de police a constaté la présence de 300 à 400 personnes s'apparentant "plus à des casseurs qu'à des collégiens". Les "casseurs sont allées "au contact des forces de l'ordre" positionnées sur la place. Quelques jets de projectiles ont été essuyés par les forces de l'ordre, mais sans incidents majeurs. En début d'après-midi, la situation était "calme" et l'appel à dispersion a été donné, a affirmé la préfecture de police, précisant que quatre interpellations ont eu lieu.

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Les lycées bloqués avec des barricades. Plus tôt dans la matinée, les entrées des établissements étaient partiellement bloquées. "On laisse une entrée sur le côté, il y a des cours mais les classes sont un peu vides", précise la Fidl. Devant le lycée parisien Charlemagne, l'un des plus mobilisés selon le rectorat, des poubelles étaient empilées devant l'entrée. Une banderole était déployée : "pas de papier mais des cahiers, Charlemagne se mobilise pour Leonarda et Khatchik".

Valls écourte sa visite aux Antilles. Le ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon, a appelé les lycéens à "rentrer dans leurs établissements", leur demandant, "puisqu'ils veulent le droit à l'éducation, de ne pas bloquer ceux qui souhaitent entrer dans leur lycée". De son côté, Manuel Valls a écourté sa visite aux Antilles pour regagner la France vendredi soir. L'enquête administrative destinée à éclaircir les conditions dans lesquelles la collégienne Leoanarda a été interpellée juste avant son expulsion, doit en effet être rendue vendredi "dans la soirée" au gouvernement. Et Manuel Valls ne compte pas rester sur la touche.

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