Le rapport qui pourrait aider Woerth

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avec agences , modifié à
L'Inspection générale des finances doit se prononcer d’ici lundi sur l’implication du ministre.

Eric Woerth, ministre du Budget de 2007 à 2010, a-t-il aidé d’une façon ou d’une autre la première fortune de France, Liliane Bettencourt, qui employait sa femme, à échapper au fisc ? C’est la question à laquelle doit répondre le rapport de l’Inspection générale des finances. Sa publication, annoncée pour vendredi, devrait finalement intervenir d’ici à lundi.

Le gouvernement en attend beaucoup

Eric Woerth a promis que ce rapport serait rendu public, ce qui n’est pas dans les habitudes. L’actuel ministre du Travail attend beaucoup de ce document pour voir les accusations, et l’ombre d’une démission qu’il a exclue jusqu’à présent, s’éloigner.

A-t-il des raisons de s’inquiéter ? Nicolas Sarkozy s’est montré rassurant mercredi : "Je ne sais pas du tout ce que le rapport, remis vendredi, va dire. S'il y a faute, je sanctionnerai (Eric Woerth) et s'il n'y a pas faute, je ne vois pas pourquoi je le sanctionnerais. Mais je suis assez confiant sur le fait que (l'IGF) ne trouvera pas de faute", a glissé le chef de l’Etat lors d’une réunion avec des députés à l’Elysée.

Une enquête ultra-rapide

Le travail d’enquête de l’Inspection générale des finances a débuté après le 30 juin dernier, date à laquelle l’actuel ministre du Budget François Baroin en a fait la demande. En neuf jours, 6.500 dossiers traités par le cabinet d'Eric Woerth pendant qu'il était ministre du Budget auraient été passés au crible, selon les précisions apportées par Nicolas Sarkozy. Dont celui de Liliane Bettencourt, qui a déjà reconnu avoir eu 78 millions d’euros sur deux comptes en Suisse.

Cette enquête a-t-elle été faite en toute indépendance ? Oui, avait certifié François Baroin qui avait assuré qu’il "n'y avait strictement rien à cacher".

Reste que l’Inspection générale des finances, même si elle a des pouvoirs pour enquêter importants, est placée sous la tutelle de Bercy et ne mène des investigations que sur le plan administratif. Du côté judiciaire cette fois, le procureur de Nanterre Philippe Courroye a fait savoir qu’il était prêt à enquêter également.