Le père retranché prêt à quitter la grue

Retranché depuis vendredi matin en haut d'une grue géante située sur les anciens chantiers navals de Nantes, Serge Charnay demande à voir son fils.
Retranché depuis vendredi matin en haut d'une grue géante située sur les anciens chantiers navals de Nantes, Serge Charnay demande à voir son fils. © Capture écran BFM TV
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Fabienne Cosnay et Frédéric Frangeul avec Pierre-Baptiste Vanzini et AFP , modifié à
Perché depuis vendredi sur une grue à Nantes, Serge Charnay réclame le droit de voir de son fils.

Le père continue son action. Retranché depuis vendredi matin en haut d'une grue géante située sur les anciens chantiers navals de Nantes, Serge Charnay, 42 ans, demande à voir son fils. Et n'entend pas cesser son action sans contrepartie. Samedi, Nicolas Moreno, un autre père séparé de ses enfants avait mené une action similaire sur une autre grue située à proximité, avant de redescendre.
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Ayrault réagit. Le Premier ministre a demandé à Christiane Taubira, la ministre de la Justice, et à Dominique Bertinotti, la ministre déléguée à la Famille, de recevoir cette semaine l'association "SOS Papa et d'autres associations de défense des droits des pères".

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Le père prêt à descendre si... "La grève de la faim m'est imposée par le siège des policiers qui interdisent tout ravitaillement", avait souligné Serge Charnay par SMS, samedi soir. "Je resterai le temps qu'il faudra pour obtenir quelque chose de significatif", a-t-il ajouté. A savoir "la remise en cause de la décision de justice (...) qui a détruit ma famille et nos vies !", avait--il ajouté. Serge Charnay a perdu le droit de visite de son fils Benoît il y a deux ans, suite à sa condamnation pour soustraction d'enfant. Lundi matin, Serge Charnay semblait toutefois décidé à descendre de la grue. "Je vais descendre après la réunion de Mme Taubira avec les associations" de défense des droits des pères, a-t-il affirmé, "sauf si vraiment il y avait des imprévus pour d'autres raisons".

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Des négociations. Le préfet de Loire-Atlantique, Christian Galliard de Lavernée, a expliqué dimanche que les autorités renouvelaient la proposition déjà formulée vendredi soir et permettant au père de déposer lundi matin "une requête expresse au tribunal pour réexaminer sa situation". "Un avocat sera à sa disposition au tribunal", a assuré le préfet lors d'un point-presse au pied de la grue. En même temps que cette proposition, de l'eau et des vivres ont été montés à M. Charnay. "Il est libre de ses mouvements pour redescendre quand il veut", a assuré le préfet.

Vendredi soir, la préfecture de Loire-Atlantique avait fait monter trois négociateurs dans une nacelle pour convaincre Serge Charnay. Ce dernier avait choisi de ne pas redescendre.

Des actions similaire. Serge Charnay a été rejoint samedi matin dans sa revendication par Nicolas Moreno, un autre père revendiquant un meilleur accès à ses enfants, qui est resté dans l'autre grue géante de Nantes de l'aube jusqu'à 17 heures, heure à laquelle il est redescendu devant les caméras. Nicolas Moreno a levé les bras en arrivant au sol et a crié : "Pour tous les papas qui aiment leurs enfants". A Strasbourg, un troisième père, qui se plaint d'être privé de tout contact avec son fils depuis trois ans, est lui aussi monté en haut d'une grue. Il a fini par en redescendre au bout de deux heures.

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© Capture écran BFM TV

Les messages. "Père en colère, père solidaire", pouvait-on lire, samedi matin, sur la deuxième grue occupée par Nicolas Moreno. Vendredi, Serge Carnay avait, lui, déployé une banderole blanche sur laquelle était écrit: "Benoît, 2 ans sans papa", en référence à son fils qu’il n’a pas vu depuis deux ans.  Dimanche, il a tagué les mots "sauver nos enfants de la justice" sur la grue.

SOS Papa soutient ces actes. Leurs gestes de deux pères n'étaient plus soutenues par SVP Papa qui organise à Nantes mercredi un mouvement de revendication national, mais SOS Papa, une des principales association de défense des droits des pères, a indiqué samedi qu'elle soutenait ces deux pères.

"Ces deux papas sont des victimes de la justice familiale en France. Aujourd'hui, 1,3 million de papas sont privés de leur enfant dans ce pays et il n'est pas surprenant que des papas aillent jusqu'à faire des coups d'éclat afin de se faire tout simplement entendre", a estimé samedi Fabrice Mejias, président de l'association de défense des pères séparés SOS Papa.