Le front syndical à l'épreuve du vote

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avec agences , modifié à
Les syndicats se réuniront jeudi pour définir leur stratégie après le vote du Sénat.

Les directions syndicales sont bien décidées à maintenir leur unité dans le conflit sur les retraites alors qu'elles sont confrontées à un casse-tête : ne pas briser la forte dynamique du mouvement menacée par les vacances de la Toussaint, tout en évitant qu'il ne dégénère.

Le duo Thibault-Chérèque en danger ?

Jusqu'à présent, le duo formé par Bernard Thibault de la CGT et François Chérèque de la CFDT a affiché une entente sans faille. Mais le vote du Sénat, prévu jeudi ou vendredi, et la radicalisation dans certains secteurs pourraient compliquer le jeu syndical. Des fissures étaient apparues à la dernière réunion de l'intersyndicale jeudi, entre les partisans d'une poursuite de la lutte sous ses formes actuelles, multiples (CGT, FO, FSU, Solidaires) et ceux qui, tels la CFDT, l'Unsa et la CFTC, soulignaient "la légitimité des élus parlementaires".

Mais la CFDT dément toute tension entre les deux dirigeants syndicaux ou tentation de sortir de l'intersyndicale. "Non, ça ne craque pas, le couple Thibault-Chérèque tient. Tout le monde cherche le moment où ça va craquer, mais ça ne se passera pas comme ça", dit-on dans l'entourage de François Chérèque.

"Une autre configuration après le vote au Sénat"

L'ampleur de la nouvelle journée de grève et de manifestations de mardi devrait néanmoins peser dans l'analyse des organisations syndicales. "Après le vote au Sénat, nous serons dans une autre configuration", a prévenu Marcel Grignard, numéro deux de la CFDT, lors de la dernière intersyndicale jeudi dernier. Selon le service de presse du syndicat, on aurait tort de penser que la CFDT veut renoncer à appeler les Français à manifester. "Tout se décidera dans l'unité", dit-on.

Les syndicats ont aussi en tête - ce qui pousse là encore à l'unité - la popularité de la contestation, même sous forme de grèves, dans l'opinion. 71% des Français ont de la sympathie pour la journée de grèves et manifestations de mardi, selon un sondage CSA/Le Parisien publié lundi. "On ne veut pas perdre cette crédibilité-là", souligne Marcel Grignard, ce qui implique de marier extrême détermination et vigilance sur les formes du mouvement.

Une journée d'action quand la réforme est promulguée ?

A l'exception de la CFE-CGC qui, lundi, a "condamné les actions de blocage et de grève généralisée" et manifestera pour la dernière fois mardi, personne ne devrait donc descendre du train. Reste à organiser la suite, alors que les vacances de la Toussaint sont peu propices aux grands rassemblements. Parmi les possibilités, la CGT, qui réunit tous ses cadres mercredi, réfléchit à une journée d'action "autour de (la date de) la promulgation" de la réforme.