Le flop de la suspension des allocs

La suspension d’une partie des allocations familiales pour les parents dont les enfants sont trop souvent absents à l’école n’a touché que 472 foyers sur les treize derniers mois.
La suspension d’une partie des allocations familiales pour les parents dont les enfants sont trop souvent absents à l’école n’a touché que 472 foyers sur les treize derniers mois. © MaxPPP
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avec Reuters , modifié à
Cette mesure de 2011 pour lutter contre l’absentéisme scolaire n'a concerné que 472 foyers.

C’était une mesure voulue par Nicolas Sarkozy et adoptée en janvier 2011. La suspension d’une partie des allocations familiales pour les parents dont les enfants sont trop souvent absents à l’école n’a touché finalement que 472 foyers sur les treize derniers mois, selon un document confidentiel de la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf) que dévoile mardi Le Parisien.

Un constat d’échec

Le premier "point d’étape" de cette mesure destinée à lutter contre l’absentéisme en scolaire en frappant les parents au porte-monnaie révèle donc un constat d’échec. Car le nombre de familles touchées par la mesure semble infime en comparaison des 300.000 collégiens et lycéens concernés par l'absentéisme scolaire.

Selon le texte du député UMP des Alpes Maritimes, Eric Ciotti, un élève ayant été absent plus de quatre demi-journées par mois, sans justification, reçoit un avertissement. Le directeur de l'établissement en informe alors l'inspecteur d'académie qui rencontre les parents tout en saisissant le président du Conseil général afin que soit mis en place un contrat de "responsabilité parentale".

Une mesure polémique

Dès son origine, la loi avait suscité la polémique. La conseil d’administration de la Cnaf avait jugé en 2011 ce type de sanction trop inégalitaire. De leur côté, les chefs d’établissement jugent que les familles dont les enfants sont fréquemment absents à l’école sont avant tout dépassées par les événements et qu’il ne les aide en rien de diminuer leurs allocations familiales.

Pour sa part, le Parti socialiste s’était engagé, lors de la promulgation de la loi en 2011, à abroger ce texte.