Le doute autour du Furosémide grandit

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avec agences , modifié à
Les décès des deux patients traités au Furosémide n'a rien à voir avec un somnifère.

L'INFO. Les analyses toxicologiques ont parlé. Les tests effectués après le décès, à Marseille, d'un nonagénaire qui prenait du diurétique Furosémide du laboratoire Teva n'ont pas révélé la présence de somnifère Zopiclone. Ces examens faisaient suite à l'alerte lancée par l'ANSM relative à une possible erreur de conditionnement des boîtes du médicament, suspectées de contenir du somnifère L'homme, âgé de 91 ans, est mort le 8 juin à son domicile des suites d'un œdème pulmonaire aigu au lendemain de cette annonce. L'alerte a finalement été levée le 20 juin dernier après le retrait de toutes les boîtes. Pour l'heure, aucune boîte parmi les 190.000 constituant les deux lots suspects rappelés par le laboratoire n'a révélé la présence de Zopiclone.

Deux cas non concernés. Les analyses effectuées sur le nonagénaire de Marseille révèlent deux choses : d'abord que le patient prenait bien du Furosémide et ensuite qu'il n'a pas pris de Zopiclone. "Les résultats toxicologiques complémentaires établissent que le défunt ne présentait pas de Zopiclone dans les échantillons biologiques (sang et urine) alors que du Furosémide a bien été identifié", a assuré le procureur de Marseille, Jacques Dallest. "Ces résultats valent pour les quelques heures ayant précédé le décès", a précisé le magistrat.  Mardi, le parquet de Toulon avait fait savoir également qu'aucune trace de somnifère Zopiclone n'avait été décelée dans les analyses toxicologiques réalisées après le décès d'un retraité de 78 ans dans le Var qui prenait aussi du diurétique Furosémide.

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Rien sur 2.374 boîtes analysées. Plus de 70.000 comprimés provenant de plus de 2.300 boîtes de Furosémide ont été analysés depuis l'alerte lancée par le pharmacien de Saint-Malo, le 7 juin. Les investigations restent vaines avait annoncé l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) le 20 juin. "Les éléments à disposition de l'ANSM ne permettent pas, à ce jour, d'identifier d'autres cas de substitution de comprimés de Zopiclone dans des boîtes de Furosémide Teva 40 mg, en dehors du cas ayant déclenché l'alerte", ajoutait l'agence.  Le même jour, le directeur de l'ANSM, Dominique Maraninchi, avait levé l'alerte sur le Furosémide au micro d'Europe 1. "Les malades peuvent reprendre le traitement", avait-t-il expliqué. "Le Furosémide n'est pas un médicament anodin, il y a danger si les malades ne le prennent pas", avait  ajouté Dominique Maraninchi.

Le pharmacien maintient sa version.  Le signalement à l'origine de l'alerte provient d'un seul pharmacien de Saint-Malo. Une de ses patientes traitées au Furosémide, se plaignant d'une somnolence inhabituelle, lui avait rapporté une boîte du diurétique dans laquelle elle avait retrouvé un somnifère. En menant son enquête, le pharmacien avait trouvé un second comprimé de Zopiclone dans une plaquette, comme il l'avait rappelé à France 3. "J'ai ouvert toutes les tablettes de Furosémide les unes après les autres et c'est sur la dernière tablette que j'ai trouvé le comprimé de Zopiclone", avait  assuré le pharmacien, en réfutant une éventuelle erreur. "Le comptoir était net et je ne sais pas d'où aurait pu arriver le comprimé puisque nous ne vendons pas ce médicament. Quand on sort un comprimé, on est obligé de forcer un peu pour le sortir. Je les ai toutes forcées, les opercules étaient bien fermées, ce n'est pas possible", avait-il maintenu à la chaîne régionale.