Le crash du Concorde devant la justice

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Deux scénarios vont être confrontés pour établir les responsabilités de l'accident.

Quatre mois d’audiences, 19 parties civiles, 90 tomes de dossier, 534 pièces à convictions, 200 journalistes attendus. Après huit ans d’instruction, le procès de l’accident qui avait fait 113 morts à Gonesse, dans le Val-d’Oise, le 25 juillet 2000, débute mardi devant le tribunal correctionnel de Pontoise.

Les enjeux

Le procès devra déterminer qui sont les principaux responsables de cette catastrophe. L’enquête a montré que l’explosion des réservoirs de l’avion était liée à l’éclatement d’un pneu, lui-même dû à la présence sur la piste d’une lamelle en titane perdue par un DC-10 de Continental Airlines. Seront jugés pour homicides et blessures involontaires : la compagnie américaine Continental Airlines, deux de ses employés, deux ex-responsables du programme Concorde et un ancien cadre de la Direction générale de l'aviation civile.
La compagnie Air France, plusieurs syndicats et certaines des familles des victimes se sont constituées parties civiles et réclament d'importantes indemnisations. Tous les prévenus nient les accusations et plaideront la relaxe.

Deux scénarios à la barre

L'enquête explique l'accident par l'éclatement d'un pneu avant droit du Concorde, provoqué au décollage de Roissy par une lamelle en titane de 43,5 cm, une "bande d'usure" tombé d'un avion de Continental Airlines qui avait décollé juste avant.

Une nouvelle enquête, basée sur 28 témoignages, et présentée récemment dans un documentaire sur Canal+, rejette sur Air France la responsabilité du crash alors que la responsabilité pénale de la compagnie française a été écartée pendant l’instruction. Continental Airlines maintient que le Concorde a pris feu avant même de rouler sur une lamelle en titane perdue par un DC10 de la compagnie américaine. Selon l'accusation, c'est cette lamelle qui a déclenché une réaction en chaîne (éclatement d'un pneu, perforation d'un réservoir, fuite et inflammation de kérosène) ayant mené à la perte de l'appareil.

Une thèse qui met en cause la maintenance d’Air France. Me Olivier Metzner, l'avocat de Continental Airlines, estime qu’"Air France est partie civile alors qu'elle devrait être sur le banc des prévenus". Avec les autres conseils de Continental Airlines, il plaidera la nullité de la procédure mardi dès l’ouverture du procès.