Le coq de la Gay Pride fait jaser

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avec AFP , modifié à
L'affiche de la prochaine Gay Pride ne fait pas l'unanimité. Une association demande son retrait.

Pas de cocorico pour la nouvelle affiche de la Gay Pride. L'association Le Refuge, qui aide les adolescents et jeunes adultes victimes d'homophobie, a demandé vendredi le retrait de l'affiche de la prochaine Gay Pride parisienne mettant en scène un coq avec un boa autour du cou, qui, selon elle, "stigmatise" les homosexuel(le)s.

"Réduites à des volatiles affublés de boas"

Dénonçant dans un communiqué "un grand pas en arrière dans la lutte contre l'homophobie", l'Association nationale Le Refuge demande "le retrait de l'affiche validée dans le cadre de la Marche des Fiertés organisée, le 25 juin 2011 à Paris". L'association "déplore le fait que les personnes homosexuel(le)s soient stigmatisées et réduites à des volatiles affublés de boas", et regrette que 33 ans après le film La cage aux folles, "les clichés sont toujours véhiculés et atteignent leur paroxysme cette année".

"Nos psychologues passent un temps infini à déconstruire ces clichés intériorisés par les jeunes qui refusent leur homosexualité et sont dans un déni d'eux-mêmes, source de profond mal-être", insiste Le Refuge, qui estime "important" d'être "vigilant quant à l'utilisation de stéréotypes réducteurs et contre-productifs". "Cette polémique est ridicule et infondée", a réagi auprès Nicolas Gougain, porte-parole de l'Interassociative lesbienne, gay, bi et transsexuelle (Inter LGBT), organisatrice de la Marche des Fiertés.

"Un symbole de travestissement, de transgression"

"Nous avons justement choisi de trancher sur la communication par rapport aux années précédentes pour interpeller au-delà du mouvement LGBT", a ajouté le porte-parole du collectif qui réunit 60 associations et organise chaque année la "Marche des fiertés". "Nous avons voulu détourner un symbole de la République, le coq, et nous l'approprier avec ce boa, qui est un symbole de travestissement, de transgression, a expliqué Nicolas Gougain. La transgression fait partie des éléments identitaires du mouvement LGBT".

"Si grâce à cette affiche, on réussit à attirer sur notre mot d'ordre qui est : "Pour l'égalité, en 2011 on marche, en 2012 on vote", alors l'objectif est en partie atteint", a-t-il expliqué. Sur son blog, le président du groupe politique Homosexualité et socialisme (HES), Gilles Bon-Maury, a également régi à la controverse: "L’emblème du coq offre un boulevard aux militants LGBT qui veulent illustrer leur combat pour l’égalité des droits", écrit-il.