Le convoi nucléaire roule vers l'Allemagne

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et Martin Feneau, envoyé spécial d'Europe 1 , modifié à
Après plusieurs affrontements entre antinucléaires et policiers, le train est finalement parti à 16h.

Il est finalement parti. Vers 16 heures, le train de déchets nucléaires allemands a quitté le terminal Areva de Valognes, dans la Manche. Dans un premier temps, le départ du convoi était prévu vers 14h20, selon Greenpeace. A 15h25, le directeur de cabinet du préfet Benoît Lemaire justifiait le retard pris par l'endommagement des installations SNCF. "Des réparations sont en cours", a-t-il expliqué.

Depuis mercredi matin, la tension est visible près des voies ferrées où est parqué le train. Environ 200 personnes se trouvaient mercredi matin le long de la voie ferrée avec la volonté de bloquer le passage d'un train transportant des déchets nucléaires à destination de l'Allemagne. Des violents affrontements avec les forces de l'ordre ont émaillé la mobilisation. Douze personnes ont été interpellées, trois blessés légers ont été recensés, et un fourgon de CRS a été incendié.

Des gaz lacrymogènes

Certains manifestants se sont tenus à distance comme ceux de Greenpeace ou du collectif "Sortir du nucléaire" qui refusent de bloquer le convoi. "On n'appelle pas à bloquer le train. On suit, on réalise des mesures de radioactivité. Mais on ne condamne pas ceux qui le font", explique François Mativet, administrateur du réseau "Sortir du nucléaire", présent sur place, interrogé par Europe 1.

D'autres, comme les militants du collectif "Valognes Stop Castors" ont investi la voie ferrée. Selon l'envoyé spécial d'Europe 1, ils étaient masqués, armés de grosses pierres et de barres de fer. Par petits groupes, ils lancent des assauts pour atteindre la voie ferrée.

Les CRS ont riposté à coup de gaz lacrymogènes et de grenades assourdissantes. De lourdes détonations ont été entendues.

Affrontements entre la police et les manifestants :

Deux blessés

Les affrontements ont été violents. L'envoyé spécial d'Europe 1 a croisé deux militants blessés, à terre : l'un à la tête, l'autre à la jambe. Des débordements déplorés par François Mativet, de "Sortir du nucléaire" : "On voit bien que dès que le nucléaire bouge, l'Etat devient un Etat de non-droit puisque les forces de police se permettent de faire des choses illégales."

Des dégâts sur la voie ferrée ont déjà été constatés : les rails ont été soulevés à l'aide de pieds-de-biches. Les gendarmes essayent tant bien que mal de réparer avant le départ du convoi toujours prévu mercredi, vers 14h30.

Greenpeace condamne la violence

En début d'après-midi, mercredi, Greenpeace a condamné "toute forme de violence", tant du côté des militants anti-nucléaires que des policiers à l'occasion des affrontements violents près de Valognes, dans la Manche.

"Ce qui se passe à Valognes aujourd'hui, c'est le résultat du raz-le-bol du nucléaire d'une grande partie des citoyens français", a-t-il ajouté en notant que la ville était "pratiquement fermée, les écoles sont fermées, la circulation arrêtée", a expliqué Axel Renaudin, le porte-parole de Greenpeace France.

La ville est "pratiquement fermée" :

De source proche de l'Etat, plus de 3.000 gendarmes sont mobilisés en France pour assurer la sécurité aux abords du convoi. En Allemagne, où sont attendus des dizaines de milliers de manifestants, 19.000 policiers sont prévus.