Le calendrier des vaccinations simplifié

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avec AFP

Le ministère de la Santé a décidé de "simplifier" le calendrier vaccinal et d'abaisser l'âge auquel il est recommandé pour les jeunes filles de procéder à la vaccination anti-HPV pour protéger contre le cancer du col de l'utérus, selon un document diffusé samedi. Les rendez-vous des différentes vaccinations, obligatoires ou bien recommandées, sont maintenus mais globalement simplifiés avec moins de dates, plus faciles à mémoriser, selon ce "nouveau calendrier des vaccinations" diffusé sur le site Internet du ministère de la Santé.

"La simplification du calendrier des vaccinations" qui s'appuie sur l'expérience d'autres pays européens, vise à "optimiser le nombre d'injections nécessaires à la protection de la population" tout en rendant "les âges des rendez-vous vaccinaux plus facilement mémorisables par les professionnels de santé et le public", explique le ministère dans ce document destiné aux professionnels de santé.

La première vaccination polyvalente (anti-diphtérie, tétanos, coqueluche, poliomyélite et infections invasives) est simplifiée avec deux injections à deux et quatre mois et un rappel plus avancé à 11 mois (contre, avant, trois injections et un rappel à 16-18 mois). L'expérience de quatre pays européens (Suède, Danemark, Finlande et Italie) a "démontré l'efficacité" d'une telle simplification avec deux doses et un rappel avancé au lieu de trois doses et un rappel tardif, explique le ministère.

La seconde vaccination ROR (contre la rougeole, les oreillons et la rubéole) se fera pour tous les enfants à 12 mois quel que soit le mode de garde alors qu'elle était auparavant conseillée dès 9 mois pour les nourrissons accueillis en collectivité. "En dehors des périodes épidémiques (...), le risque de contracter la rougeole n'est pas plus élevé chez un nourrisson admis en collectivité que chez un nourrisson bénéficiant d'un autre mode de garde", indique le ministère.

• Par ailleurs, des ajustements sont introduits pour les rappels, tout particulièrement pour les adultes avec l'instauration de rappels anti-diphtérie, tétanos et poliomyélite (dTP) à âges fixes à 25, 45 et 65 ans puis à 75 et 85 ans alors qu'avant un "rappel tous les dix ans" était préconisé. Ce changement "facilitera la mémorisation des dates de rappels pour les professionnels de santé et le public" alors que des données récentes confirment que la durée de protection des vaccins dTP "s'étend bien au-delà de dix ans, sauf chez les personnes âgées", explique le ministère.

• Plus symboliquement, l'âge pour la vaccination non obligatoire mais recommandée contre le papillomavirus (HPV), un virus sexuellement transmissible responsable du cancer du col de l'utérus, a été abaissé. "La vaccination est désormais recommandé chez les jeunes filles entre 11 et 14 ans" alors qu'avant l'âge recommandé était de 14 ans. "La réponse immunitaire est meilleure lorsque le vaccin est administré avant 14 ans plutôt qu'après", explique le ministère.

De plus des données récentes montrent que la couverture vaccinale est insuffisante avec moins d'un tiers des adolescentes françaises vaccinées. Une fourchette d'âge plus ample "introduit plus de souplesse" pour les médecins et les familles, argumente le ministère qui espère une plus grande adhésion à cette vaccination remboursée par la sécurité sociale. Le cancer du col de l'utérus, qui a atteint 2.810 femmes en France en 2011 et en a tué 1.000, est la 12e cause de cancer chez la femme, selon les chiffres de l'Institut national du cancer (InCA).