Le "bar des Marronniers", acte II

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Le procès en appel d'Ange-Toussaint Federici s'est ouvert à Draguignan. Sous haute protection.

Ange-Toussaint Federici est de retour au tribunal depuis lundi matin. A Draguignan, dans le Var, le Corse est rejugé pour son implication présumée dans la tuerie du bar des Marronniers à Marseille, près de deux ans après un premier procès où il avait écopé de 28 ans de réclusion criminelle assortis d'une période de sûreté de 18 ans.

A son arrivée au tribunal lundi, l'accusé âgé de 52 ans, s'est présenté, seul dans le box, comme un ancien agriculteur et employé de la société de sécurité Sisis.

La rivalité entre truands en toile de fond

En avril 2006, trois hommes avaient été assassinés dans ce bar, sur fond de rivalité entre truands corses et voyous des cités pour le contrôle des machines à sous autour de l'étang de Berre.

Ce secteur était contrôlé par le caïd Farid Berrahma, avant qu'un séjour en prison ne lui fasse perdre la place au profit de rivaux corses. Quand il est abattu ce soir-là, à l'âge de 39 ans, il vient d'être libéré et tente de reprendre la main, sur fond de règlements de comptes. Deux de ses lieutenants sont aussi tués, tandis qu'un troisième est touché à un pied.

Un témoin surprise en renfort

Celui qui est décrit par l'accusation comme le commanditaire de cet assassinat aura de nouveau l'occasion d'essayer de montrer qu'il était lui aussi victime. Ange-Toussaint Federici assure avoir été blessé par une balle perdue lors de la fusillade alors qu'il "sirotait un Vittel en attendant un ami", comme il l'a expliqué à la barre en première instance, fin 2010, sans jamais toutefois avoir donné le nom de cet homme. Pour appuyer ses déclarations, le quinquagénaire bien connu de la police a convoqué un nouveau témoin qui confirmerait ses déclarations cinq ans plus tard.

Un Corse originaire de Propriano, se présentant comme la connaissance que Federici devait rencontrer dans ce café du 13e arrondissement, sera cité par la défense, qui plaidera à nouveau l'acquittement. En première instance, le patron du bar des Marronniers, situé dans le 13e arrondissement de Marseille, avait lui-même confirmé la version de l'accusé buvant un verre d'eau.

Son sang identifié sur un fusil

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Mais des témoins avaient assuré aux enquêteurs qu'un des agresseurs avait été blessé à la jambe, la même pour laquelle Federici a été admis dans une clinique de Marseille le soir de la tuerie sous un faux nom et un faux motif : une chute de moto, puis une morsure de chien. Autre fait à charge pour lui, son sang a été identifié sur un fusil à pompe qui avait explosé lors de la fusillade.

Un énorme dispositif de sécurité a été déployé autour du tribunal de Draguignan, notamment le GIPN. Une trentaine de témoins et une quinzaine d'experts sont attendus à la barre durant ce procès en appel dont le verdict est attendu le 17 octobre.