Le baclofène admis contre l'alcoolisme

Le baclofène est déjà utilisé par certains médecins pour traiter l'alcoolisme.
Le baclofène est déjà utilisé par certains médecins pour traiter l'alcoolisme.
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Ce décontractant musculaire peut être utilisé "au cas par cas" par des patients alcooliques.

C'est une étape de plus vers un feu vert pour ce médicament qui pourrait révolutionner la lutte contre l'alcoolisme. L'Agence française du médicament admet désormais l'usage, "au cas par cas", du baclofène pour le traitement de l'alcoolisme. Ce médicament, normalement prescrit comme décontractant musculaire, permettrait de supprimer l'envie de boire. Son efficacité "reste à démontrer", mais l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) souligne l'existence de "bénéfices cliniques chez certains patients".

En France, 30.000 personnes en prennent déjà pour traiter leur dépendance à l'alcool et la nouvelle position de l'Afssaps est un soulagement pour les médecins qui prescrivait déjà du baclofène, comme le professeur Philippe Jaury.

"Plus de liberté pour prescrire"

"J'ai trois patients SDF qui ne sont plus SDF et qui ont trouvé du boulot grâce à cette prise en charge", a-t-il raconté à Europe 1. A entendre le médecin, le baclofène ferait presque figure de remède miracle : l'un de ses patients qui buvait "dix litres de bière par jour" avait tout essayé, suivant une trentaine de cures et testant tous les médicaments, sans succès. "Au bout d'un mois de baclofène, il a commencé à diminuer la boisson", assure Philippe Jaury.

Pour ce professeur, la décision de l'Afssaps va permettre aux praticiens d'avoir "un peu plus de liberté pour prescrire" du baclofène, "surtout pour les médecins qui le prescrivent déjà, qui ont l'habitude et qui sont formés pour le faire".

Un essai clinique dans un mois

Une grande étude française, coordonnée par le professeur Jaury, doit maintenant être menée pour examiner l'utilisation du médicament pour lutter contre l'alcoolisme. Un essai clinique va démarrer dans un mois, avec 320 patients. Son objectif : confirmer que le médicament est efficace, en vue d'un agrément officiel. Les résultats de l'étude ne sont pas attendus avant au moins un an.