Le Rembrandt à 130€, peut-être un vrai

Illustration. 'La descente de la croix', une gravure de Rembrandt découverte en France.
Illustration. 'La descente de la croix', une gravure de Rembrandt découverte en France. © MAXPPP
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Tugdual de Dieuleveult , modifié à
C'est peut-être l’affaire du siècle pour ce Lyonnais acquéreur du tableau Vieille Dame.

Il y a un peu plus d’un an, un Lyonnais de 42 ans achète, lors d’une vente aux enchères, un portrait nommé Vieille dame. Intrigué dès qu’il jette un œil à son tableau, il cherche à savoir qui en est le véritable auteur. "Le personnage qu’il représentait m’habitait de jour en jour. Il fallait absolument que je sache qui c’était" explique-t-il au quotidien Le Progrès, qui a révélé l''histoire jeudi. Il se tourne alors vers un ami expert qui découvre un premier élément, une inscription : Dietrich. Après recherches, il apparait que Dietrich est un fameux pasticheur de Rembrandt mais qu’il ne faisait pas de portrait et signait ses toiles. Exit donc Dietrich.

La Vieille dame authentifiée par Christie’s

Si l’auteur de la toile intrigue, il en est de même pour le personnage de la Vieille dame qu’il faut identifier. C’est donc Christie’s qui s’empare de l’affaire et confirme que le visage de cette « Vieille dame » correspond bien à celui de la mère de Rembrandt. La maison d’enchères ajoute que ce pourrait être le tout premier portrait de la mère du maître.

Soulagé mais pas rassasié, le Lyonnais continue de scruter son tableau et y découvre un "R", signature connue de Rembrandt, dans le bas à droite de la toile. L’atelier de restauration auquel il s’adresse lui conseille alors d’aller encore plus loin dans l’expertise. Résultat, une radiographie de la toile révèle une signature ainsi que la date "1625" dont le "6" est à l’envers comme le maître avait l’habitude de le faire. Les experts sont formels, Rembrandt vivait encore chez ses parents à cette date. Prochaine étape dans l’authentification scientifique en janvier prochain avec la spectrométrie à infrarouge.

L’anodin cachet de cire

Il existe également une autre piste pour authentifier ce tableau, c’est celle du cachet de cire au dos de la toile : "j’ai envoyé la photo un peu partout dans le monde. Sur ce cachet figure un aigle couronné tenant un globe crucigère et un sceptre, ainsi que la fin d’un mot : ISE..." explique l'acquéreur. Après une enquête approfondie, le Lyonnais en est certain, ce cachet c’est celui du roi de Prusse Frédéric-Guillaume 1er et les lettre "ISE" la fin du mot Louise, prénom de la femme de Fréderic-Guillaume.

Il reste pourtant une part de mystère. Comment ce tableau a-t-il atterri à Lyon ? On le sait aujourd’hui, beaucoup de tableaux se perdent et se retrouvent au gré des héritages, des guerres voir des alliances entre grande famille. Si ce Rembrandt est un vrai alors l’acquéreur a sans doute fait l’affaire du siècle. Réponse en janvier.