Le Pr Dray, 88 ans, combatif à la barre

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avec Fabienne Le Moal , modifié à
Au procès de l'hormone de croissance, le biochimiste a répété qu'il n'était pas "coupable".

Ils ne sont plus que deux sur le banc des prévenus du procès de l’hormone de croissance à risquer une sanction pénale. Parmi eux, le professeur Fernand Dray, ancien directeur du laboratoire Uria de l'Institut Pasteur chargé d'extraire l'hormone de croissance, que est venu à la barre mercredi pour se défendre avec vigueur.

Ce biochimiste de 88 ans était resté assis sur sa chaise, le dos courbé, depuis le début des débats lundi. Appelé à déposer devant la cour d’appel de Paris, il s’est montré beaucoup plus combatif mercredi.

"Je partage leur détresse"

"Je ne me sens pas coupable", a-t-il répété à la sortie de l'audience, au micro d'Europe 1. A l'adresse des familles, il a confié : "je partage leur détresse et leur chagrin et je considère que ce n'est pas juste ce qui leur arrive". Mais "en mon âme et conscience, on a fait tout ce qui pouvait être fait" pour éviter ce "drame épouvantable", a-t-il certifié.

"Je ne me sens pas coupable" :

Son principal axe de défense : il était bien chargé d'extraire l'hormone de croissance d’hypophyses prélevées sur des cadavres. Mais la fabrication du médicament ensuite inoculé aux enfants trop petits n’était pas de son ressort, c’était le rôle de la Pharmacie centrale des hôpitaux.

Et quand bien même, le professeur Fernand Dray a répété qu’à l’époque, avant 1985 précisément, il était impossible de savoir, en l’état des connaissances de la science, qu’il y avait un risque de contamination via l'hormone de croissance avec la maladie de Creutzfeldt-Jacob.

"On ne savait pas"

"Il y a une période où on ne savait pas, où on essayait juste d'être le plus efficace tout en travaillant proprement (…) Il n'y avait pas de sentiment de dangerosité", a répété Fernand Dray qui est jugé pour "homicide involontaire". Il avait été relaxé comme tous les autres prévenus en première instance.