Le Pacifique pollué après le tsunami

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La vague a emporté des millions de tonnes de déchets vers la mer formant une décharge flottante.

Fûts, jerrycans, voitures, bombes aérosols… Le tsunami du 11 mars dernier n’a pas seulement ravagé les côtes japonaises. Le raz-de-marée a aussi laissé 25 millions de tonnes déchets derrière lui. Des épaves de voitures, des containers, des avions ou encore des bateaux ont été emportés par la vague qui est entrée jusqu’à 10 kilomètres à l’intérieur des terres et a submergé au moins 500 km².

25 millions de tonnes déchets dont une grande partie dérive désormais dans l’océan Pacifique au gré des courants. Une situation qu’il faut au plus vite prendre en main, estime l’association de protection de l’environnement Robin des bois.

"Solvants, acides, pesticides, médicaments… "

"Cette injection dans le milieu marin se perpétue par le biais des fleuves côtiers. Tous ces déchets entrent depuis le 11 mars dans un infernal cercle océanique, la boucle du Pacifique Nord. Le tour complet se fait en dix ans", écrit l’association dans un communiqué.

Elle craint notamment que les véhicules et jerrycans rejettent peu à peu des hydrocarbures et des liquides toxiques dans l’eau. Ces déchets "épandent dans l’océan des solvants, des acides, des pesticides, des médicaments", écrit Robin des bois, soulignant que "l’océan n’est pas seulement contaminé par la radioactivité, loin de là". L’association explique également que les débris les plus lourds ou les plus détériorés ont coulé et peuvent représenter un danger pour la pêche et les équipages.

Des bouteilles plastiques à Hawaï

Selon les estimations des experts, les déchets du tsunami voyagent à une vitesse moyenne de 5 à 10 milles marins par jour. A cette vitesse, les déchets mettront deux ans pour traverser l’océan Pacifique avant d’être repris par le courant de Californie. Et deux autres années de dérive seront nécessaires pour longer les côtes californiennes. Là, les déchets seront captés et piégés par un courant circulaire et rejoindront le Eastern Garbage Patch, une île de déchets dans le Pacifique plus grande que l’Etat du Texas. Les déchets les plus légers seront, quant à eux, propulsés par les courants, les vents et les vagues vers les plages au nord de l’archipel d’Hawaï, au printemps prochain.

"Les 25 millions de tonnes de déchets terrestres produits par la double catastrophe du 11 mars 2011 sont sous la responsabilité des autorités japonaises", rappelle l’association Robin des bois. Mais les déchets aquatiques, "eux, deviennent un problème international", ajoute-t-elle, appelant à la mise en œuvre "des conventions et des moyens logistiques d’assistance mutuelle pour collecter après les catastrophes naturelles les flux de déchets qui rejoignent la mer", avant leur dispersion.