Le Chlordécone augmente le risque de naissance prématurée

Il est considéré comme un perturbateur endocrinien, c'est à dire qu'il est capable d'agir sur l'équilibre hormonal.
Il est considéré comme un perturbateur endocrinien, c'est à dire qu'il est capable d'agir sur l'équilibre hormonal. © Reuters
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Charles Carrasco avec AFP , modifié à
SANTÉ - Ce pesticide était utilisé dans les bananeraies aux Antilles. Il est toujours présent dans les sols et les eaux de rivière.

L'INFO. Le chlordécone, un pesticide largement utilisé dans le passé dans les bananeraies aux Antilles, augmente le risque de prématurité, selon une étude de l'Inserm rendue publique mercredi.  Selon les auteurs de l'étude, réalisée entre 2005 et 2007 en Guadeloupe sur un millier de femmes enceintes, l'exposition au chlordécone a été retrouvée "associée de manière significative à une durée raccourcie de grossesse ainsi qu'à un risque augmenté de prématurité".

Bien que faible en valeur absolue puisque l'accouchement est en moyenne avancé de trois jours, l'augmentation du risque vient s'ajouter à un risque d'accouchement prématuré déjà plus élevé en Guadeloupe qu'en métropole, relève Sylvaine Cordier, une chercheuse de l'Inserm à Rennes qui a coordonné les travaux avec Luc Multigner (Pointe-à-Pitre). 

Il continue de contaminer les denrées alimentaires. Le chlordécone a été employé aux Antilles entre 1973 et 1993 pour lutter contre le charançon du bananier. Il a été interdit depuis, mais sa présence persistante dans les sols et les eaux de rivière continue à contaminer les denrées alimentaires.  Il est considéré comme un perturbateur endocrinien, c'est à dire qu'il est capable d'agir sur l'équilibre hormonal. Parmi les aliments les plus touchés, on trouve, selon Sylvaine Cordier, les légumes racines comme le manioc, les melons et les concombres, les viandes locales ainsi que les fruits de mer ou les poissons d'estuaire.

Mais si le niveau de contamination des aliments vendus dans les circuits réglementés est étroitement surveillé, il n'en va pas de même pour ceux qui sont produits dans les jardins familiaux ou vendus sur le bord de la route. Les chercheurs invitent en conséquence les autorités à informer les femmes enceintes sur les types d'aliments et les modes d'approvisionnement à éviter pendant leur grossesse.