La sexualité des seniors choque à Cannes

© MAXPPP
  • Copié
Assiya Hamza avec AFP , modifié à
Un questionnaire jugé trop intime a été retiré lundi par la municipalité de Cannes.

La question est visiblement encore trop taboue. Le Centre Communal d'Action Sociale (CCAS) de la ville de Cannes a dû renoncer à diffuser un questionnaire sur la sexualité des personnes âgées, rapporte Nice Matin.  La raison ? Le questionnaire à choix multiple, anonyme et facultatif, a choqué quelques âmes sensibles.

Avez-vous des rapports sexuels : fréquemment, rarement, jamais ? Vous définissez-vous comme hétérosexuel, homosexuel, bisexuel ? ou encore Vous arrive-t-il d'avoir recours à des caresses intimes ?... sont quelques unes des 21 questions posées dans "Vie affective et sexualité des seniors".

Sexualité des Séniors

De quoi choquer deux ou trois personnes sur les 160 interrogées qui n'ont pas manqué de signifier par courrier leur indignation à la municipalité. Une pudibonderie partagée par certains élus. Lundi, en plein conseil municipal, le conseiller général Philippe Tabarot a signifié son indignation face un questionnaire décrit comme "choquant" , précise Nice Matin.

"Pas un problème majeur"

"Il y a une génération qui n’est pas à l’aise [avec ces questions]. Certains sont veufs, veuves, d’autres vivent seuls", s'est justifié Philippe Tabarot sur le Lab d'Europe 1. "Je ne suis pas convaincu que la masturbation des seniors soit le problème majeur dans la prise en charge des personnes âgées dans le département", a-t-il insisté.

Pour apaiser les esprits, la municipalité UMP a décidé de ne plus diffuser le questionnaire. Loin de tout voyeurisme, l'initiative avait en fait pour objectif de renforcer la prévention. Diffusé par le centre social dans trois foyers de retraités, ainsi qu'à des particuliers, le questionnaire avait été mis au point par l'association de prévention Sida Info Service (SIS). "On a remarqué qu'au niveau national, 4,7% des découvertes de séropositivité concernaient les plus de 60 ans, alors que ce chiffre est de 7% en région Provence Alpes-Côte d'Azur", a expliqué le délégué départemental de SIS pour les Alpes-Maritimes, Stéphane Grondin.

"Un travail à faire"

"Ces réactions montrent qu'il y a un travail à faire. C'est vrai qu'il y a d'autres sujets importants chez les seniors comme la dépendance et la maladie d'Alzheimer, mais on voulait mettre au jour ce tabou", ajoute-t-il. Pari gagné.