La pire entreprise écologique de l’année

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Karine Lambin , modifié à
La banque royale (RBC) finance les producteurs de pétrole à partir des sables bitumineux.

Le canadien Banque Royale (RBC) et le groupe pharmaceutique suisse Roche ont été désignés pires entreprises de l'année sur les plans écologique et social par les "Public Eye Awards". La onzième cérémonie était organisée, par Greenpeace et la Déclaration de Berne, en marge du Forum économique mondial (WEF) à Davos. L’objectif est de pousser les multinationales à assumer leurs responsabilités sociales et environnementales.

RBC a reçu le prix mondial du jury "Global Award" pour son rôle "en tant que principal financier des producteurs de pétrole à partir des sables bitumineux", une activité de production d'hydrocarbures particulièrement polluante au Canada. Avec les sables bitumineux de l'Athabasca et du Saskatchewan, le Canada détient les deuxièmes plus grandes réserves pétrolières de la planète, juste derrière l'Arabie saoudite.

Greenwashing

Le "Greenwash Award" a été inauguré par une attribution au "CEO Water Mandate" de l’ONU, qui réunit entreprises, ONG et agences onusiennes dans un groupe de travail sur la gestion durable l’eau. Pour le jury, le CEO Water mandate "est l’exemple même du rôle ambigu des organisations internationales qui permettent aux entreprises de s’acheter une bonne réputation". " Des groupes comme Nestlé, Coca Cola ou Dow Chemical font partie de ce ‘club’ et prétendent lutter contre la crise de l'eau, mais poursuivent en réalité leur politique de privatisation de l'eau sans tenir compte des normes écologiques et sociales", dénoncent les ONG.

Les laboratoires Roche

Le groupe helvétique Roche a quant à lui été doublement primé avec le prix suisse "Swiss Award" et le prix du public "People's Award", en raison de ses pratiques en Chine. Selon les organisateurs du prix, Roche teste en Chine un médicament visant à prévenir le rejet d'organe après une greffe. "Roche ne peut pas ou ne veut (...) pas confirmer la provenance des quelque 300 organes utilisés pour ses tests", ont affirmé les organisateurs, selon lesquels 90% des organes transplantés en Chine proviennent de prisonniers condamnés à mort. En réponse Roche a déclaré qu’il n’avait pas le droit de connaître l’origine des organes, mais "connaissait le problème depuis plusieurs années" et "travaillait à une amélioration de la situation".