La peine maximum requise contre Carlos

Les avocat généraux ont estimé que Carlos restait un homme extrêmement dangereux.
Les avocat généraux ont estimé que Carlos restait un homme extrêmement dangereux. © MAXPPP
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avec AFP
Le parquet a réclamé la perpétuité assortie de 18 ans de sûreté à l’encontre du terroriste.

Pour le parquet général, ni la culpabilité ni la dangerosité d’Illich Ramirez Sanchez, alias Carlos, ne fait de doute. Une peine de réclusion criminelle à perpétuité, assortie de 18 ans de sûreté, a été requise mardi à l’encontre du Vénézuélien de 62 ans, jugé à Paris pour quatre attentats qui ont fait 11 morts et près de 150 blessés en 1982 et 1983. Il s’agit là du maximum encouru par le terroriste.

Le ministère public a souligné "l'extrême dangerosité actuelle, absolue et constante" de l'accusé pour appuyer sa demande devant la cour. "Il vous a dit lui-même qu'il n'a pas changé", a souligné Jean-François Ricard, l'un des deux avocats généraux, au terme de près de neuf heures de réquisitoire. Le magistrat a laminé l'image de "combattant" brandie par le Vénézuélien, ramené au rang d'accusé qui "n'assume pas ses responsabilités".

"Tuer un maximum de personnes"

Pour ce qui est du Carlos fondateur, à la fin des années 70, de "l'organisation des révolutionnaires internationalistes" (ORI), le réquisitoire du ministère public a été tout aussi accablant. Selon l'accusation, l’objectif de la campagne d'attentats orchestrés en France au début des années 80 était d'obtenir la libération de la compagne allemande de Carlos, Magdalena Kopp, et du Suisse Bruno Breguet, tous deux membres du groupe, et arrêtés à Paris en février 1982 avec armes et explosifs. Il ne s'agissait pas d'attentats "ciblés" mais d'attentats "à l'aveugle pour faire des dégâts", pour "tuer un maximum de personnes en prenant un minimum de risques", a estimé l'avocat général Olivier Bray.

Alors, trente ans de procédure pour mener à bien ce procès, "c'est trop long", a admis le magistrat, mais "le devoir des démocraties est de ne jamais céder (...), d'arrêter les auteurs d'attentats et de les traduire en justice".

Deux autres perpétuités requises

Deux autres peines de réclusion à perpétuité ont été requises par le parquet général à l'encontre de deux co-accusés de Carlos jugés par défaut : l'Allemand Johannes Weinrich, l'ancien bras droit de Carlos, est détenu en Allemagne pour d'autres faits et le Palestinien Ali Kamal Al Issawi est en fuite. Contre l'Allemande Christa Fröhlich un temps détenue en France, aujourd'hui en fuite en Allemagne, le ministère public a requis une peine de quinze ans de prison pour sa participation à l'un des attentats.

Carlos purge déjà une peine de prison à vie prononcée en 1997, trois ans après son interpellation au Soudan en 1994, par la cour d'assises de Paris qui l'a reconnu coupable du meurtre en 1975 à Paris de trois hommes, dont deux policiers. Après les plaidoiries de la défense, le verdict est attendu jeudi ou vendredi.