La guerre du thon rouge fait un blessé

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avec Arthur Helmbacher et Nathalie Chevance , modifié à
VIDEO - Les versions divergent après l'affrontement entre écologistes et pêcheurs au large de Malte.

Greenpeace et des pêcheurs français de thon rouge ont donné samedi des versions différentes des circonstances de l'affrontement qui a fait un blessé parmi les écologistes vendredi au large de Malte. L'ONG parlant d'"opération non violente" quand les pêcheurs évoquent une "attaque de brigands".

Le militant blessé, un Britannique de 45 ans, était toujours hospitalisé samedi dans un hôpital de Malte, où il se remettait d'une blessure "douloureuse" à la jambe. Selon Greenpeace, les pêcheurs ont tiré à l'aide de fusées de signalisation sur les militants et sur l'hélicoptère de l'ONG qui survolait la scène. Par cette opération, les militants voulaient "abaisser le filet du thonier senneur français", le "Jean-Marie Christian VI, pour "libérer les poissons".

"De la piraterie"

L'armateur, propriétaire de trois navires impliqués dans l'affaire, a contesté le caractère non-violent de l'opération de Greenpeace, en affirmant que les militants étaient armés de "couteaux et de blocs de ciment". Il a assimilé l'opération à "une attaque de brigands". Le Comité national des pêches maritimes et des élevages marins va dans le même sens en affirmant que les pêcheurs ont été "attaqués" par des militants "casqués, équipés et engagés dans une action violente: la destruction de l'outil de travail". Il s'agit selon lui d'un "combat qui s'apparente à de la piraterie".

Une version contestée formellement par Greenpeace samedi: les militants qui intervenaient "de façon non-violente" n'étaient "absolument pas armés de couteaux", mais seulement "équipés de sacs de sable", puisqu'ils voulaient seulement "lester une des lignes de flottaison du filet pour l'abaisser et libérer les thons rouges".

En l'absence de témoin de l'incident qui ne soit si pêcheur ni militant, l'organisation écologiste a rendu public un film de 52 secondes sur l'affrontement.

Regardez la vidéo :

Greenpeace devrait pour porter plainte lundi auprès du parquet de Paris pour "coups et blessures et tentatives de coups et blessures". L'ONG a prévu de se déployer dans 21 villes de France samedi pour sensibiliser le public à la sauvegarde du thon rouge. L'association demande un moratoire sur la pêche du poisson et la création de réserves, notamment dans les Baléares, pour permettre aux stocks de se reconstituer.

En mars dernier, les partisans d'une interdiction du commerce international du thon rouge, dont la France, n'avaient pas réussi à imposer leurs vues à Doha, à la conférence de la Cites, où 72 pays, dont le Japon et l'Australie, ont voté contre une proposition de l'Union européenne allant dans ce sens.