La fête des voisins, ça marche vraiment ?

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Vendredi aura lieu la onzième édition de la fête des voisins. Serez-vous de la partie ?

Vendredi soir, vers 20 heures, vous serez : a- à la terrasse d'un café avec vos amis, b- chez vos parents pour le dîner, c- en train de prendre l'apéro dans la rue avec vos voisins ? Si vous avez choisi la dernière option, vous serez parmi les 6,5 millions de Français qui participent à la Fête des Voisins, selon les chiffres de l’association qui organise l’événement.

"Tous les voisins ne sont pas des cons !"

Souvent, la première fois qu’on rencontre son voisin, c’est à cause d’une fuite d’eau", indique Atanase Périfan à Europe1.fr. Mais pour ce quadragénaire parisien, les relations entre voisins ne doivent pas se limiter aux tracas de la vie en communauté. Il a donc créé la Fête de Voisins en 1999 dans le 17ème arrondissement de Paris où il habite. Un premier pas vers la convivialité puis la solidarité entre voisins, selon lui. "Il faut trouver le bon curseur entre le voisin qui s’incruste chez vous et l’indifférent. Pour 72% des Français, le voisin idéal est celui que l’on ne voit jamais. Il faut sortir de ça, tous les voisins ne sont pas des cons !", s’enthousiasme-t-il.

Pour sortir du vague bonjour lancé le matin dans l’ascenseur, une petite affichette dans le hall de l’immeuble peut très bien faire l’affaire. Une table, des verres et quelques victuailles plus tard, la machine est lancée. "A 20 heures, les discussions sont un peu formelles et à 23 heures, plus personnes n’a envie de remonter chez soi", assure Atanase Périfan.

Bailleurs et mairies, partenaires indispensables

En fait, la plupart des initiatives sont lancées par des bailleurs HLM, des associations ou les mairies elles-mêmes. Le Nord-Pas-de-Calais est l’un des départements où la Fête des Voisins rencontre le plus de succès. Pratiquement toutes les communes en sont partenaires, indique Atanase Périfan. A Carcassonne, la mairie met à disposition des organisateurs des tables et des chaises. Elle a également acheté des kits avec des nappes, des gobelets et des banderoles. Là, le succès devrait être au rendez-vous : dans les 18 quartiers qui organisent des apéros, près de 1.500 personnes sont attendues.

Mais ce n'est pas toujours le cas. Christine habite une zone piétonne du 13ème arrondissement de Paris, où la plupart des immeubles sont gérés par des offices HLM. "L'an dernier, comme tous les ans, ils ont organisé un buffet pour la Fête des Voisins. Et ils avaient vu grand : une vingtaine de grandes tables et des bancs pour accueillir plus de cent personnes avaient été installés. Mais à peine une trentaine de personnes sont descendues... Les autres les regardaient par les fenêtres et certains voisins se sont même plaints à cause du bruit !", raconte-t-elle.

Claire, photographe parisienne et mère de trois enfants, a tenté l'expérience les années précédentes mais vendredi, elle s'abstiendra. "On faisait un apéro tous les ans jusqu'à il n'y a pas longtemps. On a arrêté à cause de voisins trop pénibles, pour rester polie... La bonne ambiance s'est envolée", explique-t-elle.

"On n'attend pas la Fête des Voisins"

Mais n'allez pas croire que les Français n'aiment pas leurs voisins. Pour certains, c'est même le contraire : "Mes voisins sont mes meilleurs amis, donc on n'attend pas la Fête des Voisins pour se voir !", assure Marie-Caroline, qui habite une ferme en région parisienne. Même chose pour Michel, dans son petit hameau de l’Allier "c’est apéro festif minimum une fois par semaine". "Et si le temps et les emplois du temps le permettent, on sort les tables, on met le dîner en commun. Ca dure jusqu’à deux ou trois heures du matin… mais pas plus d’une fois par mois ! ", ajoute-t-il.

Tout à fait dans l’esprit de la Fête des Voisin, voulu par Atanase Périfan. "On a choisit une date pour lancer l’événement, fédérer des gens et faire connaître la Fête des Voisins. Mais des Fêtes sont organisées d’avril à octobre, peu importe la date !", dit-il. Car finalement c'est cela la "fête des voisins" : se retrouver autour d'un verre, sans attendre un jour spécial. Tchin !