La famille Viguier divisée à la barre

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avec Fabienne Le Moal , modifié à
La cour d’assises a vu jeudi les divergences entre les sœurs de Suzanne et ses enfants.

Ils sont tous sur le banc des parties civiles. Mais leur point de vue est diamétralement opposé. Jeudi, la cour d’assises du Tarn a vu se succéder à la barre les sœurs de Suzanne Viguier puis les enfants de la victime, et de Jacques Viguier. Entre émotion et accusation.

"Dis moi que tu l’as tuée, dis moi où elle est", a lancé, en larmes, Carole, la plus jeune sœur de Suzanne, disparue en 2000, en se retournant pour s’adresser à Jacques Viguier. "Moi, je ne veux pas que ce soit Jacques, les petits ont déjà perdu leur mère (...) Je le comprends qu'ils soutiennent leur père. Mais il est temps que justice soit rendue, qu'il aille en prison. Les enfants, ils sont assez grands maintenant", a-t-elle ajouté.

"Je pense qu'il l'a tuée, mais qu'il ne l'a pas fait exprès", a conclu Carole. "Je suis persuadée que c'est une dispute qui a mal tourné", a renchéri Hélène, la sœur cadette de Suzanne Viguier. Avant de céder la place aux enfants de Jacques Viguier.

"C'est lui qui nous a élevés"

Depuis le début de l’affaire, Clémence, Nicolas et Guillaume soutiennent leur père. Aux larmes des sœurs de la victime, Clémence, sa fille, a opposé sa sérénité. "Papa, c'est lui qui nous a élevés. Et s'il était aussi horrible qu'on le dépeint, on ne serait pas là tous les trois", a-t-elle fait remarquer.

La critique commune exprimée par les trois enfants : que l’enquête ne se soit pas plus concentrée sur leur mère disparue, partant du principe qu’elle était morte alors que Clémence n’exclut pas qu’elle soit partie. Leur regret : que leur père ne se défende pas mieux. "Après dix ans, il a été sali, partout, il en a marre, c’est compréhensible", a expliqué Nicolas, 17 ans, à sa sortie de l'audience au micro d'Europe 1. Le verdict est attendu samedi.