La fac plus chère pour les étudiants aisés ?

Un rapport préconise de faire payer les droits d'inscription selon le revenu fiscal des parents de l'étudiant
Un rapport préconise de faire payer les droits d'inscription selon le revenu fiscal des parents de l'étudiant © MaxPPP
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Frédéric Frangeul
Un rapport propose une graduation des frais de scolarité selon les revenus des ménages.

Et si les frais d'inscription à l'université devenaient beaucoup plus chers ? La question est relancée par un rapport, dont les conclusions ont été diffusées vendredi par Le Figaro, qui met le feu aux poudres. "Il faut savoir que les universités françaises sont sous-financées de façon dramatique", relève Pierre-André Chiappori, professeur d'économie à l'université de Columbia aux Etats-Unis, qui a rédigé le rapport pour l'Institut de l'entreprise.

"Le budget d'une université française, par étudiant et par an, est de l'ordre de 10.000 euros alors qu'il s'élève à 150.000 ou 200.000 dollars pour les grandes universités américaines", précise-t-il.

Les inscriptions pourraient "se monter à 3.000 ou 5.000 euros"

Pour remédier à ce manque à gagner, Pierre-André Chiappori propose de faire payer les droits d'inscription selon le revenu fiscal des parents de l'étudiant. "On pourrait imaginer un système dans lequel les étudiants venant de classes favorisées payent des droits d’inscriptions raisonnables, à l’image de ce qui se fait en Angleterre, mais qui pourraient se monter à 3.000, 5.000 ou peut-être même 10.000 euros par an", explique-t-il.

A l’heure actuelle, l’inscription aux universités est gratuite. "Cette mesure profite très largement aux enfants des classes favorisées", soutient Pierre Chiappori. Et de facto, les enfants qui font ces études supérieures viennent plutôt des classes favorisées", précise-t-il.

"Avoir un vrai système de bourse"

Par ailleurs, il faudrait permettre aux étudiants provenant des classes défavorisées de bénéficier d’inscriptions gratuites mais également d’avoir un vrai système de bourses, c’est-à-dire des bourses en nombre en montants bien supérieurs à ce qui existe aujourd’hui", Pierre Chiappori.