La défense de Moitoiret plaide la "folie"

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avec AFP

La défense de Stéphane Moitoiret a demandé jeudi à la cour d'assises de l'Ain d'avoir le "courage" de dire qu'il est "fou" et donc irresponsable pénalement, alors que 30 ans de réclusion criminelle ont été requis contre lui pour l'assassinat en 2008 de Valentin. "Je vous demande du courage" pour "constater l'abolition de son discernement, non pas par pitié, vengeance ou crainte, mais par raison, libres que vous êtes", a tonné Me Franck Berton.

"Oui à la culpabilité, non à la responsabilité, car si on avait pu le ramener dans notre monde, on l'aurait fait depuis 20 ans", a-t-il ajouté, en référence aux 25 années d'errance et de "délire mystique" du couple formé par Moitoiret et Noëlla Hégo, avant qu'il ne tue Valentin de 44 coups de couteau, à Lagnieux (Ain). "Bien sûr qu'il est coupable" mais "vous n'aurez pas d'explication" à ce "crime odieux", car Moitoiret "ne peut pas vous la donner", a martelé l'avocat pour qui "cet homme délire".
"On essaie de donner une raison à ce procès fou", a-t-il déploré.

"Seule votre conscience et votre bon sens vont pouvoir vous aider", a-t-il lancé à l'adresse des jurés, soulignant qu'ils seront "les derniers à ne pas avoir besoin de motiver leur décision", comme ce sera le cas dès le 1er janvier 2012. Dénonçant une "volonté affichée du juger les fous", son autre conseil Me Hubert Delarue a rappelé à la cour que depuis la loi sur l'hospitalisation d'office du 27 juillet 2011, il y avait "une autre voie" que la prison pour les "psychotiques dangereux".