La "colère" des parents d’Alexandre

© MAXPPP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Les parents de l’adolescent tué à Pau en 2011 attendent encore beaucoup de la justice.

Il aura fallu attendre près de deux ans pour enfin connaître la vérité. Deux ans pour que quatre personnes avouent avoir tué l’adolescent ce jour de juin 2011. Les parents d'Alexandre Junca ont exprimé un mélange de colère et de soulagement, dimanche, après la mise en examen et l'incarcération des quatre personnes auteurs présumés du meurtre et dépeçage du jeune homme à Pau.

"La haine de n'avoir pas vu leur visage"

"Tant que je ne verrai pas le visage des gens qui ont tué mon fils, je ne serai pas en paix", a déclaré Valérie Lance, la mère de la victime, lors d'une conférence de presse à laquelle elle participait en compagnie de son compagnon Daniel et de Philippe Junca, le père d'Alexandre.

07.04-junca-suspects

Elle s'est ainsi demandé avec effroi si les auteurs présumés avaient pu faire partie des clients du supermarché où elle travaille avec le père d'Alexandre, s'ils étaient venus "leur serrer la main".

Il est "inadmissible que le meurtrier de mon fils sorte avec un gilet pare-balles à visage couvert", a-t-elle ajouté, indiquant avoir "la haine de n'avoir pas vu leur visage", et "la haine d'entendre qu'une personne a fait ça "parce qu'elle avait la rage"", a-t-elle dit.

"Au mauvais endroit au mauvais moment"

Son mari Daniel Lance a évoqué "un mélange de sentiments entre soulagement, colère et incompréhension, mais surtout colère". Tout comme Philippe Junca, il a adressé ses remerciements à la police judiciaire, aux forces de police et à la justice.

"Alexandre s'est trouvé au mauvais endroit au mauvais moment mais ce n'est pas sa faute", a observé M. Lance, exprimant son "ras-le-bol d'une société violente où on ne fait rien". Il a noté que pour sa part, Alexandre "avait toujours respecté les autres".

Pour lui, "justice ne sera faite que quand on aura une sentence quelconque", tout en observant que "la peine de mort, en France c'est vingt ans". Philippe Junca enfin a indiqué "n'avoir pas de soulagement". "J'ai certaines réponses à des questions posées, mais pas toutes". Il s'attend à apprendre des détails "qui vont nous faire du mal, mais il faut aussi que la vérité soit faite", a-t-il dit.